Art 43. Le tribunal territorialement compétent est, sauf disposition contraire de la loi, celui du lieu du domicile du défendeur. S'il y a plusieurs défendeurs, le demandeur saisit, à son choix, la juridiction du domicile de l'un d'eux. Le domicile se détermine selon les rÚgles du code des personnes et de la famille.
Un dispositif lĂ©gislatif et rĂ©glementaire codifiĂ© au code des assurances prĂ©cise la procĂ©dure d'offre que doit respecter l'assureur automobile sous peine de sanctions pĂ©cuniaires. Tout est prĂ©vu, des conditions prĂ©alables Ă l'offre jusqu'Ă sa formulation Ă la victime par l'assureur. La procĂ©dure d'offre des articles 12 Ă 27 de la loi Badinter » n° 85-677 du 5 juillet 1985 constitue la clĂ© de voĂ»te de ce dispositif lĂ©gislatif en ce qu'elle oblige l'assureur Ă aller au-devant des rĂ©clamations des victimes afin de leur proposer une indemnisation pour les atteintes corporelles qu'elles ont subi Ă l'occasion d'un accident de la circulation. L'important dĂ©cret n° 86-15 du 6 janvier 1986, complĂ©tĂ© par l'arrĂȘtĂ© du 20 novembre 1987, apporte de nombreuses prĂ©cisions pour le dĂ©roulement de cette procĂ©dure d'offre et la bonne information des assurĂ©s. Ces textes sont codifiĂ©s aux articles L. 211-9 et suivants et R. 211-29 et suivants du code des assurances. L'assureur, acteur et dĂ©biteur de l'offre Plusieurs dĂ©biteurs de l'obligation sont dĂ©signĂ©s par l'article L. 211-9 du code des assurances. Est tenu de faire l'offre l'assureur qui garantit la responsabilitĂ© civile du fait d'un vĂ©hicule terrestre Ă moteur » art. L. 211-9 C. assur.. Si le vĂ©hicule impliquĂ© appartient Ă l'Ătat ou Ă une collectivitĂ© publique et n'est pas assurĂ©, l'Ătat ou la collectivitĂ© publique sont alors assimilĂ©s Ă un assureur et doivent donc prendre en charge la procĂ©dure. S'il s'agit d'un vĂ©hicule non assurĂ© ou ne pouvant ĂȘtre identifiĂ©, c'est au Fonds de garantie des assurances obligatoires FGAO qu'incombe l'offre d'indemnitĂ© Civ. 2e, 5 avril 2007, n° ; Civ. 2e, 22 octobre 2009, n° Lorsque l'assureur dĂ©signĂ© invoque une exception de garantie lĂ©gale ou contractuelle par exemple en cas de suspension du contrat ou de non-assurance, il doit nĂ©anmoins faire une offre pour le compte de qui il appartiendra articles L. 211-20 et L. 421-8 du code des assurances, ces exceptions ne devant pas retarder l'indemnisation des victimes de l'accident. Selon les dispositions de l'article L. 211-9 in fine du code des assurances, en cas de pluralitĂ© de vĂ©hicules, et s'il y a plusieurs assureurs, l'offre est faite par l'assureur mandatĂ© par les autres ». C'est la convention d'indemnisation directe de l'assurĂ© et de recours corporel automobile Irca qui dĂ©finit les modalitĂ©s de dĂ©signation de l'assureur chargĂ© de prĂ©senter des offres d'indemnitĂ© en dĂ©terminant, en pratique, l'assureur qui sera mandatĂ© pour reprĂ©senter les autres Ă l'Ă©gard de la victime et fixer les rĂšgles de recours en contribution des autres assureurs. Rappelons toutefois que les victimes sont des tiers Ă cette convention et qu'elles peuvent donc se voir indemnisĂ©es par tout assureur tenu d'indemniser ce type de victimes Civ. 2e, 15 novembre 2001, n° Les victimes crĂ©anciĂšres de l'offre En vertu de l'alinĂ©a 2 de l'article L. 211-9 du code des assurances, l'offre s'adresse naturellement Ă la victime qui a subi une atteinte Ă sa personne », c'est-Ă -dire un dommage corporel. Si la victime est un mineur ou un majeur protĂ©gĂ©, l'offre d'indemnitĂ© est faite Ă celui qui le reprĂ©sente. La loi excluait initialement les victimes Ă qui l'accident n'a occasionnĂ© que des dommages aux biens ». Cependant, depuis la loi n° 2003-706 du 1er aoĂ»t 2003, la rĂ©daction de l'article L. 211-9 a Ă©tĂ© modifiĂ©e. Ainsi, l'offre d'indemnisation s'adresse dĂ©sormais aussi bien aux victimes de dommages corporels que matĂ©riels, le dĂ©but de l'article prĂ©citĂ© prĂ©cisant expressĂ©ment Quelle que soit la nature du dommage. » En cas de dĂ©cĂšs de la victime, l'offre est faite Ă ses hĂ©ritiers et, s'il y a lieu, son conjoint, les victimes par ricochet entrant en effet dans le champ d'application de la procĂ©dure d'offre. Ainsi, si la victime dĂ©cĂšde Ă la suite de l'accident, l'offre est faite aux hĂ©ritiers, tant pour leurs prĂ©judices directs que par ricochet Crim., 16 mai 2006, n° Enfin, les tiers payeurs, listĂ©s Ă l'article 29 de la loi Badinter », complĂ©tĂ© par l'article 15 de la loi n° 94-678 du 8 aoĂ»t 1994, sont Ă©galement visĂ©s aux articles L. 211-11 et L. 211-12 du code des assurances pour le montant de leur recours subrogatoire. L'objet de la subrogation est constituĂ© par l'ensemble des prestations versĂ©es directement Ă la victime par les tiers payeurs. Les Ă©changes d'informations prĂ©alables rĂ©ciproques DĂšs que possible, l'assureur doit recueillir un certain nombre d'informations nĂ©cessaires Ă la constitution du dossier auprĂšs de la victime art. R. 211-37 C. assur. ou de ses proches art. R. 211-38 C. assur.. Les renseignements demandĂ©s Ă la victime concernent notamment son Ă©tat civil, son numĂ©ro d'immatriculation Ă la SĂ©curitĂ© sociale, le montant de ses revenus professionnels et leurs justificatifs, la description des atteintes Ă sa personne, la liste des tiers payeurs appelĂ©s Ă lui verser des prestations... Les proches et les ayants droit de la victime doivent communiquer des renseignements identiques et justifier leur lien de parentĂ© avec elle. L'article L. 211-10 du code des assurances prĂ©voit qu' Ă l'occasion de sa premiĂšre correspondance avec la victime, l'assureur est tenu, Ă peine de nullitĂ© relative de la transaction qui pourrait intervenir en ce sens CA Paris, 17e ch., sect. A, 24 octobre 2005, d'informer la victime qu'elle peut obtenir de sa part, sur simple demande, la copie du procĂšs-verbal d'enquĂȘte de police ou de gendarmerie et de lui rappeler qu'elle peut, Ă son libre choix, se faire assister d'un avocat et, en cas d'examen mĂ©dical, d'un mĂ©decin ». Sous la mĂȘme sanction, cette correspondance porte Ă©galement Ă la connaissance de la victime les Ă©lĂ©ments relatifs aux dĂ©lais pour faire l'offre, ainsi que la possibilitĂ© pour les tiers payeurs de lui demander le remboursement de leurs prestations lorsqu'ils n'ont pu, du fait de sa crĂ©ance, faire valoir leurs droits contre l'assureur. En pratique, l'assureur doit informer la victime du contenu de l'offre Ă venir en accompagnant sa correspondance d'une notice relative Ă l'indemnisation des victimes d'accident de la circulation qui doit aider la victime tout au long de la procĂ©dure transactionnelle. En outre, l'assureur communique Ă la victime le nom de la personne chargĂ©e de suivre le dossier de l'accident, ce qui va personnaliser la relation d'assurance art. R. 211-39 C. assur.. La victime doit rĂ©pondre au questionnaire et le renvoyer dans les six semaines Ă compter de la prĂ©sentation de la premiĂšre correspondance de l'assureur. Ă dĂ©faut, le dĂ©lai d'offre est suspendu art. R. 211-31 C. assur.. La victime doit notamment informer l'assureur de l'existence des tiers payeurs et du montant de leurs dĂ©bours, faute de quoi l'assureur peut en faire abstraction pour prĂ©senter l'offre, sauf s'il s'agit d'un organisme de SĂ©curitĂ© sociale. L'assureur ne peut en effet invoquer une telle ignorance Ă l'Ă©gard des organismes versant des prestations de sĂ©curitĂ© sociale art. L. 211-11 C. assur.. La victime qui ne communiquerait pas Ă l'assureur les coordonnĂ©es des tiers payeurs, autres que le rĂ©gime gĂ©nĂ©ral, s'expose Ă un recours de leur part Ă concurrence de l'indemnitĂ© qu'elle a perçue de l'assureur au titre du mĂȘme chef de prĂ©judice. L'examen mĂ©dical prĂ©alable Ă l'offre Les articles R. 211-43 et R. 211-44 du code des assurances prĂ©voient les modalitĂ©s de l'examen mĂ©dical pratiquĂ© Ă la demande de l'assureur la victime doit ĂȘtre avisĂ©e quinze jours au moins Ă l'avance de l'identitĂ© et des titres du mĂ©decin choisi par l'assureur, de la date et du lieu de l'examen et du nom de l'assureur pour le compte duquel il est fait. Il informe en mĂȘme temps la victime qu'elle peut se faire assister d'un mĂ©decin de son choix. En cas de pluralitĂ© d'assureurs, la convention Irca prĂ©voit que c'est l'assureur mandatĂ© qui diligente l'examen mĂ©dical et en dĂ©signe le mĂ©decin. L'avis mĂ©dical est transmis Ă l'assureur qui doit faire l'offre d'indemnisation Ă la victime. Enfin, la victime peut rĂ©cuser le mĂ©decin choisi par l'assureur et solliciter du juge des rĂ©fĂ©rĂ©s la dĂ©signation d'un mĂ©decin Ă titre d'expert art. R. 211-34 C. assur.. L'article R. 211-44 du code des assurances impose la transmission dans le dĂ©lai de vingt jours Ă compter de l'examen du rapport mĂ©dical Ă l'assureur, Ă la victime et, le cas Ă©chĂ©ant, au mĂ©decin qui a assistĂ© celle-ci. Plus prĂ©cisĂ©ment, cette transmission du rapport mĂ©dical doit ĂȘtre adressĂ©e au mĂ©decin-conseil, qui ne doit informer le service de rĂšglement que des seules donnĂ©es nĂ©cessaires Ă l'indemnisation. Le contenu de l'offre L'offre doit comprendre tous les Ă©lĂ©ments indemnisables du prĂ©judice, y compris les Ă©lĂ©ments relatifs aux dommages aux biens, lorsqu'ils n'ont pas fait l'objet d'un rĂšglement prĂ©alable Civ. 2e, 3 juin 2004, n° Elle doit Ă©galement indiquer l'Ă©valuation de chaque prĂ©judice, les crĂ©ances de chaque tiers payeur et les sommes qui reviennent au bĂ©nĂ©ficiaire, et elle est accompagnĂ©e des dĂ©comptes produits par les tiers payeurs art. R. 211-40 du code des assurances. PrĂ©cisons que depuis la loi n° 2006-1640 du 21 dĂ©cembre 2006, le recours s'effectue par poste de prĂ©judice et non plus globalement, en donnant prioritĂ© Ă la victime en cas d'insuffisance. L'offre doit donc dĂ©tailler chaque poste de prĂ©judice en appliquant une Ă©ventuelle limitation de leur indemnisation en cas de faute et attribuer Ă la victime, dans cette limite, la part du prĂ©judice non rĂ©glĂ©e par les tiers payeurs. ModalitĂ©s de l'offre Si la loi ne prĂ©voit aucune forme, il appartient Ă l'assureur d'Ă©tablir qu'il a satisfait Ă son obligation de prĂ©senter une offre Civ. 2e, 24 fĂ©vrier 2000, n° ; Crim., 6 juin 2000, n° En pratique, la jurisprudence a pu estimer que n'Ă©tait pas valable le courrier proposant une offre provisionnelle d'une certaine somme, sans aucune prĂ©cision Civ. 2e, 15 mars 2001, n° PrĂ©cisons que dans le cadre d'une procĂ©dure amiable, l'offre doit toujours ĂȘtre faite Ă la victime, mĂȘme si elle a choisi de confier la dĂ©fense de ses intĂ©rĂȘts Ă un avocat Civ. 2e, 5 avril 2007, n° DĂ©lais impartis Ă l'assureur pour faire l'offre Les rĂšgles sont fixĂ©es par l'article L. 211-9 du code des assurances, Ă la lecture duquel deux situations peuvent ĂȘtre envisagĂ©es, selon la date Ă laquelle l'assureur a connaissance de la date de consolidation voir le schĂ©ma de la page suivante - si l'assureur a connaissance de la consolidation dans les trois mois de l'accident, il est tenu de faire une offre dĂ©finitive dans les huit mois de l'accident Civ. 2e, 4 juin 1997, n° ; - si l'assureur a connaissance de la consolidation aprĂšs ces trois mois, il est tenu de faire une offre provisionnelle dans les huit mois de l'accident, puis une offre dĂ©finitive dans les cinq mois qui suivront la date Ă laquelle il a eu connaissance de la consolidation Civ. 2e, 7 avril 2005, n° Ă noter que le point de dĂ©part du dĂ©lai de huit mois est fixĂ© au jour de l'accident. Cependant, si c'est le FGAO qui est chargĂ© de faire l'offre, ce point de dĂ©part est reportĂ© au jour oĂč celui-ci a reçu les Ă©lĂ©ments justifiant son intervention » en vertu de l'article L. 211-22 du code des assurances. Le dĂ©cret du 6 janvier 1986 a ajoutĂ© Ă la loi diverses hypothĂšses de suspension et de prorogation du dĂ©lai - codifiĂ©es aux articles R. 211-29 et s. du code - en cas d'impossibilitĂ© pour l'assureur d'Ă©laborer convenablement l'offre obligatoire - le dĂ©lai est suspendu lorsque l'assureur n'a pas Ă©tĂ© avisĂ© de l'accident dans le mois qui suit, et jusqu'Ă rĂ©ception de cet avis art. R. 211-29 du code des assurances ; - lorsque la victime dĂ©cĂšde plus d'un mois aprĂšs le jour de l'accident, le dĂ©lai de l'offre aux ayants droit est prorogĂ© du temps Ă©coulĂ© entre la date de l'accident et le jour du dĂ©cĂšs, diminuĂ© d'un mois art. R. 211-30 c. assur.. Par exemple, si l'accident a eu lieu le 30 mars et que la victime est dĂ©cĂ©dĂ©e le 12 aoĂ»t, la prorogation du dĂ©lai est Ă©gale au temps Ă©coulĂ© entre le 30 mars et le 12 aoĂ»t, soit quatre mois et douze jours, puis on diminue ce dĂ©lai d'un mois. Le dĂ©lai est donc prorogĂ© de trois mois et douze jours, soit jusqu'au 12 juillet ; - en cas d'absence ou d'insuffisance de rĂ©ponse de la victime aux demandes de renseignements nĂ©cessaires Ă l'assureur pour prĂ©senter son offre, le dĂ©lai est suspendu jusqu'Ă rĂ©ception de la lettre appropriĂ©e art. R. 211-31 Ă R. 211-33 c. assur. ; - si la victime refuse de se soumettre Ă un examen mĂ©dical ou n'accepte pas le mĂ©decin choisi par l'assureur, la dĂ©signation d'un mĂ©decin par le juge des rĂ©fĂ©rĂ©s proroge d'un mois le dĂ©lai initial de formulation de l'offre art. R. 211-34 c. assur. ; - lorsque la victime est domiciliĂ©e Ă l'Ă©tranger ou en outre-mer, les dĂ©lais sont prorogĂ©s d'un mois art. R. 211-35 c. assur.. En tout Ă©tat de cause, c'est le dĂ©lai le plus favorable Ă la victime qui s'applique, comme l'exige l'article L. 211-9, alinĂ©a 4 du code des assurances. Les sanctions Des pĂ©nalitĂ©s sont encourues par les assureurs en cas d'offre tardive art. L. 211-13 C. assur. et d'offre manifestement insuffisante art. L. 211-14 C. assur.. L'absence totale d'offre fait l'objet des mĂȘmes sanctions que l'offre tardive, mais les juges ont parfois estimĂ© qu'il s'agissait Ă©galement d'une offre manifestement insuffisante et appliquĂ© les deux sanctions de façon concomitante Civ. 2e, 3 dĂ©cembre 1997, n° - En cas d'offre tardive En vertu de l'article L. 211-13 du code des assurances, lorsque l'offre n'a pas Ă©tĂ© faite dans les dĂ©lais impartis Ă l'article L. 211-9, le montant de l'indemnitĂ© offerte par l'assureur ou allouĂ©e par le juge Ă la victime produit un intĂ©rĂȘt de plein droit au double du taux de l'intĂ©rĂȘt lĂ©gal Ă compter de l'expiration du dĂ©lai et jusqu'au jour de l'offre ou du jugement devenu dĂ©finitif. Cette pĂ©nalitĂ© peut ĂȘtre rĂ©duite en raison de circonstances non imputables Ă l'assureur ». La jurisprudence est constante sur ce point, comme le montre notamment un arrĂȘt rĂ©cent de la Cour de cassation approuvant une cour d'appel d'avoir estimĂ© que faute d'offre complĂšte et suffisante, au moins provisionnelle, de l'assureur dans les huit mois de l'accident, les indemnitĂ©s allouĂ©es Ă la victime doivent produire intĂ©rĂȘt au double du taux de l'intĂ©rĂȘt lĂ©gal Ă compter de l'expiration de ce dĂ©lai jusqu'au jugement devenu dĂ©finitif Crim., 13 dĂ©cembre 2011, n° La sanction pour offre tardive s'applique aussi bien Ă l'absence d'offre provisionnelle Crim., 24 janvier 1996, n° qu'Ă l'absence d'offre dĂ©finitive Crim., 5 fĂ©vrier 1997, n° et n° Le point de dĂ©part des intĂ©rĂȘts majorĂ©s court Ă compter de la date Ă laquelle l'assureur aurait dĂ» faire une offre provisionnelle ou dĂ©finitive et non Ă compter de la demande en justice Crim., 16 mai 2006, n° Ajoutons que cette sanction, en ce qu'elle tend Ă offrir une indemnisation rapide aux victimes, n'est pas considĂ©rĂ©e par la Cour de cassation comme attentatoire Ă l'article 6 § 1 de la Convention europĂ©enne des droits de l'homme Civ. 2e, 9 octobre 2003, n° RĂ©cemment, la Cour de cassation a d'ailleurs dĂ©cidĂ© de ne pas renvoyer devant le Conseil constitutionnel une question prioritaire de constitutionnalitĂ© relative Ă l'article L. 211-13 du code des assurances La question posĂ©e ne prĂ©sente pas un caractĂšre sĂ©rieux en ce qu'au regard du principe constitutionnel de la nĂ©cessitĂ© des peines, la disposition contestĂ©e, Ă supposer qu'elle soit une peine au sens de l'article 8 de la DĂ©claration des droits de l'homme et du citoyen, n'est ni automatique ni disproportionnĂ©e, le montant de la majoration du taux de l'intĂ©rĂȘt lĂ©gal Ă©tant proportionnel aux sommes en jeu et Ă la durĂ©e du manquement de l'assureur et pouvant ĂȘtre arrĂȘtĂ© par la prĂ©sentation d'une offre d'indemnisation rĂ©guliĂšre ou rĂ©duit par le juge en raison de circonstances non imputables Ă l'assureur » Civ. 2e, 3 fĂ©vrier 2011, n° La pĂ©nalitĂ© peut ĂȘtre rĂ©duite par le juge en raison de circonstances non imputables Ă l'assureur. C'est dans l'exercice souverain de leur pouvoir d'apprĂ©ciation que les juges du fond vont dĂ©cider de la rĂ©duction de la sanction Civ. 2e, 5 juin 2008, n° D'ailleurs, en vertu d'une jurisprudence constante, ils ne peuvent pas dĂ©cider de la supprimer totalement Ă cette occasion Civ. 2e, 28 juin 1995, n° En jurisprudence, ne constitue pas une circonstance non imputable » le fait, par exemple, que l'assureur n'ait pas pu prĂ©senter une offre complĂšte, faute de connaĂźtre les conditions antĂ©rieures de logement de la victime Civ. 1re, 20 janvier 1993, n° En revanche, une rĂ©duction est possible lorsque la victime ne peut pas apporter la preuve de son prĂ©judice Ă©conomique rĂ©el, faute de produire les documents comptables et fiscaux nĂ©cessaires Civ. 1re, 4 mars 1997, n° - En cas d'offre manifestement insuffisante En vertu de l'article L. 211-14 du code des assurances, si le juge qui fixe l'indemnitĂ© estime que l'offre proposĂ©e par l'assureur Ă©tait manifestement insuffisante, il condamne d'office l'assureur Ă verser au FGAO une somme au plus Ă©gale Ă 15 % de l'indemnitĂ© allouĂ©e. Ă noter que cette sanction peut ĂȘtre appliquĂ©e aussi bien Ă l'offre dĂ©finitive qu'Ă l'offre provisionnelle TGI CrĂ©teil, 26 fĂ©vrier 1987. Le juge a toute latitude pour qualifier l'offre de manifestement insuffisante ». En principe, il semble que ne doive ĂȘtre considĂ©rĂ©e comme telle que l'offre dont le caractĂšre insuffisant est absolument flagrant TGI Saint-Ătienne, 6 octobre 1987. Afin de repĂ©rer ces offres insuffisantes, le lĂ©gislateur de 1985, au sein de l'article L. 211-23 du code des assurances avait prĂ©vu la publication pĂ©riodique, effectuĂ©e par l'Agira, des indemnitĂ©s fixĂ©es par les jugements et les transactions, mais ce dispositif n'est pas efficace parce qu'alimentĂ© de façon incomplĂšte, sans synthĂšse statistique, et inaccessible Ă la majoritĂ© du public. Si un vĂ©hicule impliquĂ© dans un accident appartient Ă l'Ătat ou Ă une collectivitĂ© publique et n'est pas assurĂ©, l'Ătat ou la collectivitĂ© publique sont alors assimilĂ©s Ă un assureur et doivent donc prendre en charge la procĂ©dure d'indemnisation. Depuis la loi n° 2003-706 du 1er aoĂ»t 2003, l'offre d'indemnisation s'adresse aussi bien aux victimes de dommages corporels que matĂ©riels, le dĂ©but de l'article L. 211-9 modifiĂ© par cette loi prĂ©cisant expressĂ©ment Quelle que soit la nature du dommage. » L'offre doit dĂ©tailler chaque poste de prĂ©judice en appliquant une Ă©ventuelle limitation de leur indemnisation en cas de faute et attribuer Ă la victime, dans cette limite, la part du prĂ©judice non rĂ©glĂ©e par les tiers payeurs. La pĂ©nalitĂ© peut ĂȘtre rĂ©duite par le juge en raison de circonstances non imputables Ă l'assureur. C'est dans l'exercice souverain de leur pouvoir d'apprĂ©ciation que les juges du fond vont dĂ©cider de la rĂ©duction de la sanction Civ. 2e, 5 juin 2008, n° D'ailleurs, en vertu d'une jurisprudence constante, ils ne peuvent pas dĂ©cider de la supprimer totalement Ă cette occasion. Les Ă©changes d'information entre assureur et tiers payeurs Le principe de la dĂ©chĂ©ance Les prestations indemnitaires servies par les tiers payeurs constituent un Ă©lĂ©ment de calcul des dommages corporels subis par la victime et qui doivent en dĂ©finitive ĂȘtre supportĂ©s par le responsable. Aussi, afin de prĂ©senter l'offre dans les dĂ©lais impartis, il est nĂ©cessaire pour l'assureur de connaĂźtre le montant des dĂ©bours des tiers payeurs le plus tĂŽt possible. C'est ainsi qu'en vertu de l'article L. 211-11, alinĂ©a 2, du code des assurances, les tiers payeurs disposent de quatre mois Ă compter de la demande de l'assureur pour faire connaĂźtre le montant dĂ©finitif de leurs dĂ©bours, sous peine de dĂ©chĂ©ance de leurs droits tant Ă l'Ă©gard de l'assureur que de l'auteur du dommage. Ces dĂ©lais ont Ă©tĂ© amĂ©nagĂ©s dans le cadre du Protocole d'accord conclu entre les assureurs et les organismes sociaux PAOS. Les exceptions La jurisprudence a considĂ©rĂ© que la dĂ©chĂ©ance ne s'appliquait que dans le cadre de la procĂ©dure d'indemnisation amiable. Ainsi, en l'absence de transaction, les tiers payeurs peuvent demander le remboursement de leurs prestations, mĂȘme si le dĂ©lai de quatre mois n'a pas Ă©tĂ© respectĂ© Crim., 5 dĂ©cembre 1991, n° ; Civ. 2e, 5 fĂ©vrier 2004, n° ; Crim., 17 septembre 2002, n° La notion de consolidation La consolidation est dĂ©finie par la mission type d'expertise mĂ©dicale de 1994 reprise par la nomenclature Dintilhac » et les missions d'expertise mĂ©dicale de droit commun de 2006 mise Ă jour en 2009 comme le moment oĂč les lĂ©sions se fixent et prennent un caractĂšre permanent, tel qu'un traitement n'est plus nĂ©cessaire, si ce n'est pour Ă©viter une aggravation, et qu'il est possible d'apprĂ©cier un certain degrĂ© d'incapacitĂ© permanente rĂ©alisant un prĂ©judice dĂ©finitif ». Cette notion sert de point de dĂ©part aux dĂ©lais lĂ©gaux d'offre d'indemnitĂ©, et Ă la prescription de dix ans de l'article 2226 du code civil de l'action en rĂ©paration de la victime Civ. 2e, 4 mai 2000.
CODEDE PROCĂDURE CIVILE (PromulguĂ© le 5 septembre 1896 et dĂ©clarĂ© exĂ©cutoire Ă dater du 15 octobre 1896) #comment> Partie .- #comment> Livre PRĂLIMINAIRE .- Titre - II DE LA CONCILIATION. Article 24 .- Aucune demande introductive d'instance, exceptĂ© celles qui sont Ă©noncĂ©es en l'article suivant, ne pourra, Ă peine de nullitĂ©, ĂȘtre portĂ©e devant le juge de paix, en
DĂšs le 1er juillet, il sera plus simple de changer son nom de famille les majeurs pourront choisir dâutiliser le nom de leur pĂšre, de leur mĂšre, ou les deux. DĂšs le 1er juillet, il sera plus simple de changer son nom de famille les majeurs pourront choisir dâutiliser le nom de leur pĂšre, de leur mĂšre, ou les deux. PHOTO FLORENT MOREAU - LA VOIX DU NORD PubliĂ© 29 Juin 2022 Ă 11h09 Temps de lecture 3 min Les dĂ©marches vont ĂȘtre simplifiĂ©es. DĂšs ce vendredi 1er juillet, le changement de nom de famille sera beaucoup plus facile. Toute personne majeure pourra choisir de porter le nom de sa mĂšre, de son pĂšre, ou les noms de ses deux parents par une simple dĂ©claration Ă lâĂ©tat civil, rapporte DĂ©couvrir plus de vidĂ©os JusquâĂ prĂ©sent, lâarticle 43 de la loi du 23 dĂ©cembre 1985 accordait a toute personne majeure la facultĂ© d'ajouter a son nom, Ă titre d'usage, le nom de celui de ses parents qui ne lui avait pas transmis le sien ». Les possibilitĂ©s Ă©taient limitĂ©es puisque il ne pouvait s'agir que d'une adjonction, dans l'ordre souhaitĂ©. La substitution des noms n'Ă©taient pas permises », dĂ©taille le ministĂšre de la Justice, dans une note explicative. Pour cela, il suffira dĂ©sormais de dĂ©clarer son choix par formulaire Ă la mairie de son domicile ou de son lieu de naissance. Avant d'enregistrer ce changement, l'Ă©tat civil laissera un mois de dĂ©lai au demandeur, qui devra se prĂ©senter de nouveau en mairie pour confirmer cette dĂ©cision, possible une seule fois dans sa vie », explique Il nây aura donc aucun justificatif Ă fournir et il sera possible de choisir pour nom de famille celui de sa mĂšre, de son pĂšre, ou les deux, et mĂȘme dâinverser ses deux noms de famille lorsque les deux parents avaient choisi de donner leurs deux noms Ă la naissance de lâenfant. Il nâest possible de recourir Ă cette procĂ©dure simplifiĂ©e quâune fois dans sa vie, indique encore le ministĂšre de la Justice. Impact sur les enfants Le ministĂšre de la Justice prĂ©cise Ă©galement Ă la diffĂ©rence de la procĂ©dure de changement de nom par dĂ©cret, aucune formalitĂ© prĂ©alable de publicitĂ© n'est requise et le changement de nom est de droit de sorte que l'officier de l'Ă©tat civil n'a pas a contrĂŽler le caractĂšre lĂ©gitime du motif de la demande ». Comprenez donc que la demande ne peut pas ĂȘtre refusĂ©e. En ce qui concerne les enfants mineurs, un parent qui dispose de lâautoritĂ© parentale, et qui nâa pas transmis son nom de famille peut lâajouter Ă celui de son enfant en informant lâautre parent. En cas de dĂ©saccord entre les parents, le juge aux affaires familiales pourra ĂȘtre saisi. Les enfants de plus de 13 ans doivent donner leur accord pour pouvoir changer de nom. lâenfant a plus de 13 ans, il doit donner son accord. Par ailleurs, le changement de nom d'un adulte s'Ă©tendra de plein droit Ă ses enfants de moins de 13 ans. Au delĂ , leur consentement sera aussi requis ». Câest-Ă -dire que, quâun majeur qui dĂ©ciderait de prendre le nom de ses deux parents, transmettrait automatiquement son nouveau nom Ă ses enfants de moins de 13 ans. Au-delĂ de cet Ăąge, ils doivent donner leur accord. Le site prĂ©cise que hormis ces nouvelles dispositions, la procĂ©dure de changement de nom adoption d'un autre nom que celui des parents, francisation du nom de famille, etc. reste identique et doit passer par un agrĂ©ment du ministĂšre de la Justice, qui peut le refuser s'il estime que les raisons invoquĂ©es sont insuffisantes, et par une publication lĂ©gale si la demande est acceptĂ©e ». Lire aussi Air France un syndicat Ă©voque un risque sur la sĂ©curité» Ă cause de la fatigue» des pilotes Orages Ă Saint-Etienne, la route a Ă©tĂ© recouverte dâun tapis de grĂȘle La guerre des 3 aura bien lieu Poursuivez votre lecture sur ces sujets Famille Enfants Lois et rĂšglements Population Planter des arbres !!!Un des moyens de rĂ©duire l'empreinte carbone et bien sĂ»r de planter des arbres. Aussi je propose que...Lire plus A lire aussi Air France un syndicat Ă©voque un risque sur la sĂ©curité» Ă cause de la fatigue» des pilotes Orages Ă Saint-Etienne, la route a Ă©tĂ© recouverte dâun tapis de grĂȘle La guerre des 3 aura bien lieu Huile de friture utilisable comme carburant la mesure retoquĂ©e par le Conseil constitutionnel Souvenirs dâopĂ©rations extĂ©rieures seul au milieu des soldats afghans Lâancienne ministre Emmanuelle Wargon nommĂ©e Ă la tĂȘte du rĂ©gulateur de lâĂ©nergie Voir plus d'articles
ArticleANNEXE, art. 1 Chapitre V : Dispositions diverses. (Articles ANNEXE, art. 43 Ă ANNEXE, art. 46) Naviguer dans le sommaire du code ANNEXE, art. 43 Version en vigueur
Loi organique n° 13/010 du 19 fĂ©vrier 2013 relative Ă la procĂ©dure devant la Cour de cassation ExposĂ© des motifs, Sommaire TITRE 1er DES DISPOSITIONS GĂNĂRALES CHAPITRE 1er DE L'INTRODUCTION ET DE LA MISE EN ĂTAT DE CAUSE CHAPITRE II DE LA COMPUTATION DES DĂLAIS CHAPITRE III DES AUDIENCES DE LA COUR CHAPITRE IV DES INCIDENTS CHAPITRE V DES ARRĂTS DE LA COUR CHAPITRE VI DES FRAIS ET DEPENS TITRE II DE LA PROCĂDURE DE POURVOI EN CASSATION CHAPITRE 1er DES DISPOSITIONS COMMUNES CHAPITRE II DES REGLES PROPRES A LA CASSATION EN MATIĂRE DE DROIT PRIVE CHAPITRE III DES RĂGLES PROPRES A LA CASSATION EN MATIĂRE PĂNALE TITRE III DES PROCĂDURES SPĂCIALES DEVANT LA COUR DE CASSATION CHAPITRE 1er DE LA PRISE A PARTIE CHAPITRE II DU RENVOI DE JURIDICTION CHAPITRE III DU RĂGLEMENT DE JUGE CHAPITE IV DE LA REVISION TITRE IV DES POURSUITES CONTRE LES PERSONNES VISĂES PAR L'ARTICLE 153 ALINEA 3 DE LA CONSTITUTION CHAPITRE 1er DES POURSUITES CONTRE LES MEMBRES DU PARLEMENT CHAPITRE II DES POURSUITES CONTRE LES MEMBRES DU GOUVERNEMENT AUTRES QUE LE PREMIER MINISTRE CHAPITRE III DES POURSUITES CONTRE LES PERSONNES VISĂES PAR L'ARTICLE 153, ALINĂA 3 DE LA CONSTITUTION AUTRES QUE LES PARLEMENTAIRES ET LES MEMBRES DU GOUVERNEMENT TITRE V DES DISPOSITIONS TRANSITOIRES ET FINALES Loi organique n° 13/010 du 19 fĂ©vrier 2013 relative Ă la procĂ©dure devant la Cour de cassation ExposĂ© des motifs La Constitution du 18 fĂ©vrier 2006 a instituĂ©, en son article 153, un ordre de juridiction de l'ordre judiciaire comprenant les Cours et Tribunaux civils et militaires placĂ©s sous le contrĂŽle de la Cour de Cassation. L'Ă©clatement de la Cour SuprĂȘme de Justice en trois juridictions, Ă savoir la Cour de Cassation, le Conseil d'Ătat et la Cour Constitutionnelle a conduit Ă une rĂ©forme entraĂźnant la rĂ©partition et la spĂ©cification des compĂ©tences et de procĂ©dures Ă suivre devant chacune de ces nouvelles juridictions. La Cour de Cassation diffĂšre de la Cour SuprĂȘme de Justice qui Ă©tait Ă la fois une juridiction de fonds, une juridiction de cassation, une juridiction d'annulation, une juridiction d'avis et d'interprĂ©tation des textes et une juridiction constitutionnelle. En rĂšgle gĂ©nĂ©rale, la Cour de Cassation est juge de droit et non du fond. Toutefois, elle statue comme juge de fond Ă l'Ă©gard des personnes visĂ©es Ă l'article 153 de la Constitution et en matiĂšre d'appel des dĂ©cisions rendues au premier degrĂ© par les Cours d'Appel en matiĂšre rĂ©pressive. Ă ce titre, elle assure - le contrĂŽle de lĂ©galitĂ© dĂšs lors qu'il lui est reconnu le droit de casser toutes les dĂ©cisions de dernier ressort prises en violation de la Loi ou de la coutume; - l'unitĂ© de la jurisprudence par ses dĂ©cisions qui s'imposent aux juridictions de renvoi. La prĂ©sente Loi organique organise la procĂ©dure de cassation en matiĂšre de droit privĂ© et en matiĂšre pĂ©nale. En outre, elle institue quatre procĂ©dures spĂ©ciales la prise Ă partie, les renvois de juridiction, les rĂšglements des juges et la rĂ©vision. Le pourvoi en cassation est exercĂ© par toute personne ayant Ă©tĂ© partie Ă la dĂ©cision attaquĂ©e ou par le Procureur GĂ©nĂ©ral agissant soit dans le dĂ©lai lĂ©gal, soit Ă l'expiration dudit dĂ©lai, mais sur injonction du Ministre de la Justice ou dans le seul intĂ©rĂȘt de la Loi. Les dispositions de la prĂ©sente Loi organique s'articulent autour de cinq titres ci-aprĂšs Le titre 1er est consacrĂ© aux rĂšgles gĂ©nĂ©rales de procĂ©dure; Le titre II porte sur la procĂ©dure de pourvoi en cassation; Le titre III traite des procĂ©dures spĂ©ciales devant la Cour de Cassation ; Le titre IV organise les poursuites contre les personnes visĂ©es par l'article 153 alinĂ©a 3 de la Constitution Le titre V est relatif aux dispositions transitoires et finales. Telle est l'Ă©conomie gĂ©nĂ©rale de la prĂ©sente Loi organique. Loi L'AssemblĂ©e nationale et le SĂ©nat ont adoptĂ© ; La Cour SuprĂȘme de Justice a statuĂ© ; Le PrĂ©sident de la RĂ©publique promulgue la Loi dont la teneur suit TITRE 1er DES DISPOSITIONS GĂNĂRALES Sommaire CHAPITRE 1er DE L'INTRODUCTION ET DE LA MISE EN ĂTAT DE CAUSE Article 1er La Cour de Cassation est saisie par requĂȘte des parties ou par rĂ©quisition du Procureur GĂ©nĂ©ral prĂšs cette Cour, dĂ©posĂ©e au greffe. Article 2 Sauf lorsqu'elle Ă©mane du MinistĂšre public, la requĂȘte introductive de pourvoi doit ĂȘtre signĂ©e, sous peine d'irrecevabilitĂ©, par un avocat Ă la Cour de Cassation La requĂȘte est datĂ©e et mentionne 1. le nom et, s'il y a lieu, le prĂ©nom ; 2. la qualitĂ©, la demeure ou le siĂšge de la partie requĂ©rante; 3. l'objet de la demande ; 4. s'il Ă©chet, le nom, le prĂ©nom, la qualitĂ©, la demeure ou le siĂšge de la partie adverse ; 5. l'inventaire des piĂšces formant le dossier. Article 3 Sauf s'il Ă©mane du MinistĂšre public, tout mĂ©moire dĂ©posĂ© doit, sous peine d'irrecevabilitĂ©, ĂȘtre signĂ© par un avocat de la Cour de Cassation. Tout mĂ©moire est datĂ© et mentionne 1. le nom de l'avocat et, s'il y a lieu, le prĂ©nom ; 2. la qualitĂ©, la demeure ou le siĂšge de la partie concluante ; 3. les exceptions et les moyens opposĂ©s Ă la requĂȘte; 4. les rĂ©fĂ©rences du rĂŽle d'inscription de la cause ; 5. l'inventaire des piĂšces formant le dossier dĂ©posĂ© au greffe. Article 4 Toute requĂȘte ou tout mĂ©moire produit devant la Cour de Cassation doit ĂȘtre accompagnĂ©, sous peine d'irrecevabilitĂ©, d'au moins deux copies signĂ©es par l'avocat ainsi que d'autant d'exemplaires qu'il y a des parties dĂ©signĂ©es Ă la dĂ©cision entreprise. Article 5 Les parties doivent, dans la requĂȘte introductive ou dans le mĂ©moire en rĂ©ponse dĂ©posĂ© au greffe, sous peine d'irrecevabilitĂ©, faire Ă©lection de domicile au cabinet d'un avocat prĂšs la Cour de Cassation. Article 6 Toute cause est inscrite par les soins du Greffier dans un rĂŽle. La Cour fixe, par son RĂšglement IntĂ©rieur, le nombre de rĂŽles. L'inscription au rĂŽle se fait dans l'ordre des dates de dĂ©pĂŽt, suivant une numĂ©rotation continue, en indiquant le nom du demandeur, des parties adverses ainsi que la mention sommaire de l'objet de la requĂȘte. Le Greffier dĂ©livre un rĂ©cĂ©pissĂ© indiquant le rĂŽle, le numĂ©ro d'ordre, les rĂ©fĂ©rences aux noms des parties et l'objet de la demande. Lorsque la requĂȘte Ă©mane d'une partie privĂ©e, le rĂ©cĂ©pissĂ© fait mention de la consignation prĂ©vue Ă l'article 31 ou de la dispense prĂ©vue aux articles 33 et 34 de la prĂ©sente Loi organique. Article 7 DĂšs le dĂ©pĂŽt de la requĂȘte introductive du pourvoi ou de la requĂȘte confirmative d'une dĂ©claration de pourvoi ou lorsque celle-ci n'est pas suivie, dans les dĂ©lais, d'une requĂȘte confirmative, le Greffier transmet le dossier de la cause au Premier PrĂ©sident de la Cour de Cassation. Si le pourvoi est manifestement irrecevable, ou si la cause ne relĂšve pas, de façon Ă©vidente, de la compĂ©tence de la Cour, le Premier PrĂ©sident communique le dossier Ă la chambre restreinte pour examen prĂ©liminaire, avant la fixation de la date d'audience Ă laquelle l'affaire sera appelĂ©e. Notification de cette date est faite au demandeur et au Procureur GĂ©nĂ©ral. Dans le cas contraire, le pourvoi suit son cours normal, conformĂ©ment aux articles 8 et suivants de la prĂ©sente Loi organique. Article 8 L'Ă©lection de domicile faite par la partie dĂ©fenderesse qui n'a pas pris de mĂ©moire en rĂ©ponse est communiquĂ©e au greffe. Toute requĂȘte, tout rĂ©quisitoire ou tout mĂ©moire dĂ©posĂ© au greffe est, en toute matiĂšre contentieuse, prĂ©alablement signifiĂ© Ă la partie contre laquelle la demande est dirigĂ©e. Cette signification est faite, dans la ville de Kinshasa, par un Huissier prĂšs la Cour de Cassation, et dans les provinces, par un Huissier du domicile de la partie visĂ©e. Article 9 Les parties et leurs conseils peuvent prendre connaissance de la copie du rĂŽle et des dossiers au greffe ou d'en obtenir copie Ă leurs frais. Le Procureur GĂ©nĂ©ral reçoit les dossiers en communication. Il les retourne dans les soixante jours munis de ses conclusions ou de ses rĂ©quisitions. Article 10 DĂšs que les productions des parties sont faites ou que les dĂ©lais pour produire sont Ă©coulĂ©s ou, dans le cas oĂč la Loi le prĂ©voit, dĂšs que le rĂ©quisitoire ou le rapport du Procureur GĂ©nĂ©ral est dĂ©posĂ©, le Greffier transmet le dossier au Premier PrĂ©sident aux fins de dĂ©signation d'un Conseiller rapporteur. Celui-ci rĂ©dige un rapport sur les faits de la cause, sur la procĂ©dure en cassation, sur les moyens invoquĂ©s et propose la solution qui lui paraĂźt devoir ĂȘtre rĂ©servĂ©e Ă la cause. Il transmet ensuite le dossier, dans les trente jours de sa dĂ©signation, au Premier PrĂ©sident qui le soumet, pour avis, Ă l'assemblĂ©e plĂ©niĂšre des magistrats de la Cour de Cassation. Lorsque l'avis de l'assemblĂ©e plĂ©niĂšre est donnĂ©, le Premier PrĂ©sident de la Cour de Cassation fixe la date Ă laquelle la cause sera appelĂ©e Ă l'audience. Article11 Le Greffier notifie l'ordonnance de fixation aux parties et au Procureur GĂ©nĂ©ral huit jours au moins avant la date de l'audience. Article 12 Au moins trois jours avant l'audience, le Greffier affiche, au greffe et Ă l'entrĂ©e du local des sĂ©ances, le rĂŽle des affaires fixĂ©es. Cet extrait du rĂŽle porte la mention du numĂ©ro du rĂŽle et des noms des parties. CHAPITRE II DE LA COMPUTATION DES DĂLAIS Sommaire Article 13 Les dĂ©lais prĂ©fix sont des dĂ©lais francs comme prĂ©vus au code de procĂ©dure civile. Les dĂ©lais de signification ou de notification, ainsi que les dĂ©lais de distance, sont computĂ©s, en toute matiĂšre, comme prĂ©vus au code de procĂ©dure civile. Les dĂ©lais courent contre les incapables. La Cour peut cependant relever ceux-ci de la dĂ©chĂ©ance s'il est Ă©tabli que leur reprĂ©sentation n'avait pas Ă©tĂ© assurĂ©e. En cas de dĂ©cĂšs d'une partie en cours de dĂ©lai prĂ©fix, celui-ci est prorogĂ© de deux mois. En tout Ă©tat de cause, la Cour peut relever les parties de la dĂ©chĂ©ance encourue, en cas de force majeure. CHAPITRE III DES AUDIENCES DE LA COUR Article 14 Les audiences de la Cour sont publiques, Ă moins que cette publicitĂ© ne soit dangereuse pour l'ordre public ou les bonnes mĆurs. Dans ce cas, la Cour ordonne le huis clos par un ArrĂȘt motivĂ©. Article 15 Les dĂ©bats se dĂ©roulent comme suit 1. Ă l'appel de la cause, un Conseiller rĂ©sume les faits et les moyens et expose l'Ă©tat de la procĂ©dure; 2. les avocats des parties peuvent prĂ©senter des observations orales ; 3. il ne peut ĂȘtre produit Ă l'audience d'autres moyens que ceux dĂ©veloppĂ©s dans la requĂȘte ou les mĂ©moires ; 4. chaque partie n'a la parole qu'une fois, sauf s'il y a lieu de conclure sur un incident ; 5. le MinistĂšre public fait ses rĂ©quisitions ou donne son avis; 6. le PrĂ©sident de l'audience prononce la clĂŽture des dĂ©bats et la cause est prise en dĂ©libĂ©rĂ© ; 7. le PrĂ©sident de l'audience fixe la date du prononcĂ©. Le Greffier du siĂšge dresse le procĂšs-verbal de l'audience. Article 16 La Cour se prononce sur les moyens prĂ©sentĂ©s par les parties et par le MinistĂšre public. Aucun moyen autre que ceux repris aux requĂȘtes et mĂ©moires dĂ©posĂ©s dans les dĂ©lais prescrits ne peut ĂȘtre reçu. Toutefois, la Cour peut soulever tout moyen d'ordre public. En ce cas, elle invite les parties Ă conclure sur ce moyen. Article 17 Avant la clĂŽture des dĂ©bats, la Cour invite les parties Ă conclure sur un incident ou sur les moyens d'ordre public soulevĂ©s d'office. De mĂȘme, aprĂšs la clĂŽture des dĂ©bats, la Cour ordonne leur rĂ©ouverture pour permettre aux parties de conclure sur un incident ou sur les moyens d'ordre public soulevĂ©s d'office. CHAPITRE IV DES INCIDENTS Sommaire SECTION 1Ăšre DE LA CONNEXITĂ ET DE LA REPRISE D'INSTANCE Article 18 S'il y a lieu de statuer par un seul et mĂȘme ArrĂȘt sur plusieurs affaires pendantes devant les chambres diffĂ©rentes, le Premier PrĂ©sident dĂ©signe, par Ordonnance, soit d'office, soit Ă la demande du Procureur GĂ©nĂ©ral, soit Ă la demande des parties, la chambre qui en connaĂźtra. Le Greffier notifie cette Ordonnance aux parties et au Procureur GĂ©nĂ©ral. Article 19 En cas de dĂ©cĂšs d'une partie en cours d'instance, toutes les communications et notifications des actes sont faites valablement aux ayants droit, collectivement et sans autre dĂ©signation de qualitĂ© au domicile Ă©lu ou au dernier domicile du dĂ©funt. En cas de dĂ©cĂšs, la Cour peut demander, en outre, au Procureur GĂ©nĂ©ral de recueillir des renseignements sur l'identitĂ© ou la qualitĂ© des parties Ă l'Ă©gard desquelles la reprise d'instance peut avoir lieu. Article 20 La reprise d'instance volontaire se fait dans le dĂ©lai prĂ©fix de six mois Ă la suite du dĂ©cĂšs ou de la perte de qualitĂ© ou de capacitĂ© d'une partie, par dĂ©pĂŽt au greffe d'un mĂ©moire justifiant les qualitĂ©s de la personne qui reprend l'instance. Le dĂ©faut de reprise d'instance du demandeur par les hĂ©ritiers vaut dĂ©sistement. Article 21 Les ayant droit qui ont volontairement repris l'instance dans les dĂ©lais fixĂ©s par la Loi peuvent forcer les autres ayants droit Ă intervenir. Cette reprise d'instance forcĂ©e est faite en la forme d'une requĂȘte reprenant les mentions de la requĂȘte introductive d'instance et indiquant l'Ă©tat de la procĂ©dure en cours. Article 22 La reprise d'instance volontaire ou l'acquiescement Ă la reprise d'instance forcĂ©e n'emporte pas acceptation d'hĂ©rĂ©ditĂ©. SECTION 2 DES MESURES PROBATOIRES Article 23 La Cour peut commettre un Conseiller pour procĂ©der Ă l'exĂ©cution de toute mesure probatoire qu'elle a ordonnĂ©e. Le Conseiller commissaire siĂšge avec l'assistance d'un Greffier. Article 24 Lorsque les opĂ©rations probatoires doivent avoir lieu hors de la ville de Kinshasa, le Conseiller commissaire peut assumer tout Greffier ou Greffier Adjoint du ressort dans lequel il est appelĂ© Ă siĂ©ger. Article 25 Les piĂšces produites par une partie peuvent ĂȘtre contestĂ©es par la partie adverse en faisant une dĂ©claration au Greffe de la Cour. DĂšs le dĂ©pĂŽt de la dĂ©claration, le Greffier fait sommation Ă la partie qui a produit la piĂšce incriminĂ©e de dĂ©clarer si elle persiste Ă en faire Ă©tat. Si la partie qui a produit la piĂšce contestĂ©e renonce Ă en faire Ă©tat par une dĂ©claration au greffe ou si elle n'a pas fait de dĂ©claration dans la huitaine, la piĂšce est Ă©cartĂ©e. Le dĂ©lai de huitaine pourra ĂȘtre prorogĂ© par la Cour. Si elle dĂ©clare persister Ă faire Ă©tat de la piĂšce contestĂ©e, le Greffier le notifie Ă la partie qui a soulevĂ© l'incident. Celle-ci ou le MinistĂšre public peut, dans les huit jours, saisir la juridiction compĂ©tente. Dans ce cas, la Cour sursoit Ă statuer jusqu'aprĂšs le jugement sur le faux, Ă moins qu'elle estime que la piĂšce contestĂ©e est sans influence sur sa dĂ©cision. Si le MinistĂšre public ou la partie qui a soulevĂ© l'incident n'a pas introduit d'action dans le dĂ©lai prĂ©citĂ©, la piĂšce est maintenue au dossier et soumise Ă l'apprĂ©ciation de la Cour. CHAPITRE V DES ARRĂTS DE LA COURSommaire Article 26 Les minutes des ArrĂȘts sont signĂ©es par tous les magistrats qui ont siĂ©gĂ© dans la cause ainsi que par le Greffier audiencier. Les ArrĂȘts sont littĂ©ralement transcrits, par les soins du Greffier, dans le registre des ArrĂȘts. Chaque transcription est signĂ©e par les magistrats qui ont siĂ©gĂ© en la cause ainsi que par le Greffier. Article 27 Les ArrĂȘts de la Cour mentionnent 1. la chambre qui a siĂ©gĂ© en la cause ; 2. les noms des magistrats ayant composĂ© le siĂšge; 3. le nom du Greffier audiencier; 4. les noms des magistrats du Parquet qui ont rĂ©digĂ© les conclusions ou les rĂ©quisitions en la cause ou qui ont assistĂ© aux audiences et au prononcĂ© de l'ArrĂȘt; 5. les noms, le domicile, la rĂ©sidence ou le siĂšge des parties ainsi que leur qualitĂ© et, le cas Ă©chĂ©ant, le nom et la qualitĂ© de la personne qui les a reprĂ©sentĂ©es ; 6. l'Ă©noncĂ© des moyens produits par les parties, la rĂ©fĂ©rence aux requĂȘtes et mĂ©moires dans lesquels ils ont Ă©tĂ© formulĂ©s, l'indication de la date du dĂ©pĂŽt ; 7. l'indication de la lecture du rapport prĂ©sentĂ© par le Conseiller rapporteur ; 8. la mention de la convocation et de l'audition des parties et les noms des avocats qui les ont reprĂ©sentĂ©es ; 9. la mention de l'audition du MinistĂšre public ; 10. la date des audiences ; 11. les incidents de procĂ©dure et la solution que la Cour y a apportĂ©e ; 12. la date et la mention du prononcĂ© en audience publique; 13. la motivation ; 14. le dispositif; 15. le compte et l'imputation des frais et dĂ©pens. Article 28 Les ArrĂȘts de la Cour de Cassation sont signifiĂ©s aux parties et au Procureur GĂ©nĂ©ral par les soins du Greffier. Ils sont publiĂ©s dans le bulletin des ArrĂȘts selon les modalitĂ©s arrĂȘtĂ©es par le RĂšglement IntĂ©rieur de la Cour. Article 29 Les ArrĂȘts de la Cour de Cassation ne sont susceptibles d'aucun recours sous rĂ©serve de l'article 161 alinĂ©a 4 de la Constitution. Toutefois, Ă la requĂȘte des parties ou du Procureur GĂ©nĂ©ral, la Cour peut rectifier les erreurs matĂ©rielles de ses ArrĂȘts ou en donner interprĂ©tation, les parties entendues. CHAPITRE VI DES FRAIS ET DEPENS Sommaire Article 30 Les frais et dĂ©pens sont fixĂ©s conformĂ©ment Ă la Loi en la matiĂšre. Article 31 .Aucune affaire ne peut ĂȘtre portĂ©e au rĂŽle sur requĂȘte d'une partie sans la consignation prĂ©alable d'une provision, sauf dispense de consignation accordĂ©e suivant les modalitĂ©s prĂ©vues aux articles 33 et 34 de la prĂ©sente Loi organique. Le Greffier doit rĂ©clamer un complĂ©ment de provision lorsqu'il estime que les sommes consignĂ©es sont insuffisantes pour couvrir les frais qui sont exposĂ©s. En cas de contestation sur le montant rĂ©clamĂ© par le Greffier, le Premier PrĂ©sident dĂ©cide. Le dĂ©faut de consignation Ă l'expiration du dĂ©lai de pourvoi entraĂźne le classement dĂ©finitif de la cause ordonnĂ© par le Premier PrĂ©sident de la Cour de Cassation, sauf dĂ©cision contraire de sa part. Le dĂ©faut de consignation complĂ©mentaire, aprĂšs un dĂ©lai de quinze jours, entraĂźne la radiation de la cause par ArrĂȘt de la Cour de Cassation, sauf dĂ©cision contraire du Premier PrĂ©sident de la Cour de Cassation. Article 32 Les frais sont taxĂ©s et imputĂ©s Ă la partie succombante dans l'ArrĂȘt vidant la saisine de la Cour. Article 33 Compte tenu des ressources des parties, dispense totale ou partielle de consignation ainsi qu'autorisation de dĂ©livrance en dĂ©bet des expĂ©ditions et copies peuvent ĂȘtre accordĂ©es sur requĂȘte par le Premier PrĂ©sident. L'Ordonnance de dispense ou d'autorisation n'entre pas en taxe. Article 34 En cas de dispense totale ou partielle de consignation, les frais d'expertise et les taxations Ă tĂ©moins sont avancĂ©s par le TrĂ©sor. TITRE II DE LA PROCĂDURE DE POURVOI EN CASSATION Sommaire CHAPITRE 1er DES DISPOSITIONS COMMUNES Article 35 Le pourvoi est ouvert Ă toute personne qui a Ă©tĂ© partie Ă la dĂ©cision entreprise ainsi qu'au Procureur GĂ©nĂ©ral prĂšs la Cour de Cassation. Le recours en cassation contre les jugements avant dire droit n'est ouvert qu'aprĂšs le jugement dĂ©finitif ; mais l'exĂ©cution, mĂȘme volontaire, de tel jugement ne peut ĂȘtre, en aucun cas, opposĂ©e comme fin de non- recevoir. Article 36 Le procureur GĂ©nĂ©ral prĂšs la Cour de Cassation ne peut se pourvoir en toute cause et nonobstant l'expiration des dĂ©lais que sur injonction du Ministre de la Justice ou dans le seul intĂ©rĂȘt de la Loi. Dans ce dernier cas, et sous rĂ©serve de ce qui est prĂ©vu Ă l'article 48 de la prĂ©sente Loi organique, la dĂ©cision de la Cour ne peut ni profiter ni nuire aux parties. Lorsque le Procureur GĂ©nĂ©ral se pourvoit sur injonction du Ministre de la Justice, le Greffier notifie ses rĂ©quisitions aux parties qui peuvent se faire reprĂ©senter Ă l'instance et prendre des conclusions. L'injonction du Ministre de la Justice doit ĂȘtre donnĂ©e dans le dĂ©lai de prescription de l'action qui y donne lieu et ĂȘtre subordonnĂ©e Ă un excĂšs de pouvoir dans la dĂ©cision entreprise ou Ă un mal jugĂ© certain. Cette injonction est motivĂ©e et mentionne le ou les moyens que le Procureur GĂ©nĂ©ral peut, s'il Ă©chet, invoquer Ă l'appui de son rĂ©quisitoire. L'ArrĂȘt rendu sur pourvoi formĂ© sur injonction du Ministre de la Justice est opposable aux parties. Article 37 Sous rĂ©serve de ce qui est dit au dernier alinĂ©a du prĂ©sent article, la Cour de Cassation ne connaĂźt pas du fond des affaires. Si un pourvoi introduit pour tout autre motif que l'incompĂ©tence est rejetĂ©, le demandeur ne peut plus se pourvoir en cassation dans la mĂȘme cause sous quelque prĂ©texte et pour quelque motif que ce soit. Sous rĂ©serve des dispositions des alinĂ©as 4 et 5 suivants, si aprĂšs cassation il reste quelque litige Ă juger, la Cour renvoie la cause pour examen au fond Ă la mĂȘme juridiction autrement composĂ©e ou Ă une juridiction de mĂȘme rang et de mĂȘme ordre qu'elle dĂ©signe. Dans le cas oĂč la dĂ©cision entreprise est cassĂ©e pour incompĂ©tence, la cause est renvoyĂ©e Ă la juridiction compĂ©tente qu'elle dĂ©signe. La juridiction de renvoi ne peut dĂ©cliner sa compĂ©tence. Elle est tenue de se conformer Ă la dĂ©cision de la Cour sur le point de droit jugĂ© par elle. Lorsque la cause lui est renvoyĂ©e par les chambres rĂ©unies, dans une affaire qui a dĂ©jĂ fait l'objet d'un premier pourvoi, ou dans une affaire qui a fait l'objet d'un pourvoi formĂ© par le Procureur GĂ©nĂ©ral sur injonction du Ministre de la Justice, la Cour statue sur le fond. CHAPITRE II DES RĂGLES PROPRES Ă LA CASSATION EN MATIĂRE DE DROIT PRIVE Sommaire SECTION 1Ăšre DES DĂLAIS Article 38 Hormis les cas oĂč la Loi a Ă©tabli un dĂ©lai plus court, le dĂ©lai pour dĂ©poser la requĂȘte est de trois mois Ă dater de la signification de la dĂ©cision attaquĂ©e. Toutefois, lorsque l'ArrĂȘt ou le jugement a Ă©tĂ© rendu par dĂ©faut, le pourvoi n'est ouvert et le dĂ©lai ne commence Ă courir Ă l'Ă©gard de la partie dĂ©faillante que. du jour oĂč l'opposition n'est plus recevable. L'opposition formĂ©e contre la dĂ©cision entreprise suspend la procĂ©dure en cassation. Si l'opposition est dĂ©clarĂ©e recevable, le pourvoi est rejetĂ© faute d'objet. Article 39 Le dĂ©lai pour dĂ©poser le mĂ©moire en rĂ©ponse au pourvoi est d'un mois Ă dater de la signification de la requĂȘte. Ce dĂ©lai est augmentĂ© de trois mois en faveur des personnes demeurant Ă l'Ă©tranger. Article 40 Ă l'exception des actes de dĂ©sistement, de reprise d'instance, aucune production ultĂ©rieure de piĂšces ou mĂ©moires n'est admise aprĂšs l'expiration des dĂ©lais. Les dĂ©lais pour se pourvoir et le pourvoi en cassation ne sont pas suspensifs de l'exĂ©cution de la dĂ©cision entreprise, sauf lorsque celle-ci modifie l'Ă©tat des personnes. Article 41 La requĂȘte civile suspend, Ă l'Ă©gard de toutes les parties en cause, le dĂ©lai du pourvoi, lequel ne reprend cours qu'Ă partir de la signification de l'ArrĂȘt ou du jugement qui a statuĂ© dĂ©finitivement sur ladite requĂȘte. SECTION 2 DE LA FORME DU POURVOI Article 42 L'expĂ©dition de la dĂ©cision entreprise et de tous les ArrĂȘts ou jugements avant dire droit ainsi que la copie conforme de l'assignation du premier degrĂ©, l'expĂ©dition du jugement du premier degrĂ©, la copie conforme des conclusions des parties prises au premier degrĂ© et en appel, la copie conforme des feuilles d'audience du premier degrĂ© et d'appel doivent ĂȘtre jointes Ă la requĂȘte introductive du pourvoi. Article 43 Outre les mentions prĂ©vues Ă l'article. 2, la requĂȘte contient l'exposĂ© des moyens de la partie demanderesse, ses conclusions et l'indication des dispositions des traitĂ©s internationaux dĂ»ment ratifiĂ©s, des Lois ou des principes du droit coutumiers dont la violation est invoquĂ©e, le tout Ă peine de nullitĂ©. Article 44 Lorsque le Procureur GĂ©nĂ©ral estime devoir opposer au pourvoi un moyen dĂ©duit de la mĂ©connaissance d'une rĂšgle intĂ©ressant l'ordre public et qui n'aurait pas Ă©tĂ© soulevĂ© par les production des parties, il en fait un rĂ©quisitoire qu'il dĂ©pose au greffe. Le Greffier le notifie aux avocats des parties Ă la cause au moins huit jours francs avant la date de l'audience. Si les avocats n'ont pas reçu la notification huit jours avant l'audience, la Cour peut ordonner la remise de la cause Ă une date ultĂ©rieure. CHAPITRE III DES RĂGLES PROPRES A LA CASSATION EN MATIĂRE PĂNALE Sommaire SECTION IĂšre DU DĂLAI DU POURVOI Article 45 Le dĂ©lai pour se pourvoir est de quarante jours francs Ă dater du prononcĂ© de l'ArrĂȘt ou du jugement rendu contradictoirement. Le Procureur GĂ©nĂ©ral prĂšs la Cour d'Appel et l'Auditeur Militaire SupĂ©rieur disposent toutefois d'un dĂ©lai fixe de trois mois Ă partir du prononcĂ© du jugement ou de l'ArrĂȘt. Lorsque l'ArrĂȘt ou le jugement a Ă©tĂ© rendu par dĂ©faut, le pourvoi n'est ouvert et le dĂ©lai ne commence Ă courir Ă l'Ă©gard du condamnĂ© que du jour oĂč l'opposition n'est plus recevable. Pour la partie civile et la partie civilement responsable, le dĂ©lai prend cours le dixiĂšme jour qui suit la date de la signification de l'ArrĂȘt ou du jugement. Article 46 L'opposition formĂ©e par le condamnĂ© contre la dĂ©cision entreprise suspend la procĂ©dure de cassation. Si l'opposition est dĂ©clarĂ©e recevable, le pourvoi est rejetĂ©, faute d'objet. Article 47 Le dĂ©lai et l'exercice du pourvoi sont suspensifs de l'exĂ©cution de la dĂ©cision Ă l'Ă©gard de toutes les parties. Le condamnĂ© qui se trouve en dĂ©tention prĂ©ventive ou dont l'arrestation immĂ©diate a Ă©tĂ© prononcĂ©e par la juridiction d'appel est, toutefois, maintenu en cet Ă©tat jusqu'Ă ce que la dĂ©tention subie ait couvert la servitude pĂ©nale principale prononcĂ©e par la dĂ©cision entreprise. En outre, lorsqu'il y a des circonstances graves et exceptionnelles qui le justifient ou lorsqu'il y a des indices sĂ©rieux laissant croire que le condamnĂ© peut tenter de se soustraire, par la fuite, Ă l'exĂ©cution de la servitude pĂ©nale, le MinistĂšre public prĂšs la juridiction d'appel qui a rendu la dĂ©cision peut ordonner, par Ordonnance motivĂ©e, son incarcĂ©ration pendant le dĂ©lai et l'exercice de pourvoi, laquelle se maintient jusqu'Ă ce que la dĂ©tention subie ait couvert la servitude pĂ©nale principale prononcĂ©e par la dĂ©cision entreprise. Il doit, dans les 48 heures, transmettre sa dĂ©cision au Procureur GĂ©nĂ©ral prĂšs la Cour de Cassation par lettre recommandĂ©e ou par porteur avec accusĂ© de rĂ©ception. Toutefois, le condamnĂ© qui se trouve en Ă©tat de dĂ©tention prĂ©ventive ou dont l'arrestation a Ă©tĂ© ordonnĂ©e par la juridiction d'appel ou par le MinistĂšre public prĂšs cette juridiction peut introduire, devant la Cour de Cassation, une requĂȘte de mise en libertĂ© ou de mise en libertĂ© provisoire, avec ou sans cautionnement. Si le condamnĂ© n'est pas prĂ©sent ou s'il n'y est pas reprĂ©sentĂ© par un avocat porteur d'une procuration spĂ©ciale, la Cour statue sur piĂšces. La Cour statue, toutes affaires cessantes, dans les vingt-quatre heures Ă partir de l'audience Ă laquelle le MinistĂšre public a fait ses rĂ©quisitions. Les dispositions des articles 45 et 47 du DĂ©cret du 06 aoĂ»t 1959 portant Code de procĂ©dure pĂ©nale sont applicables devant la Cour de Cassation. Article 48 Lorsque le Procureur GĂ©nĂ©ral se pourvoit dans le seul intĂ©rĂȘt de la Loi, son acte profite au condamnĂ© quant aux seules condamnations pĂ©nales. SECTION 2 DE LA FORME DU POURVOI Article 49 Par dĂ©rogation Ă l'article 1er de la prĂ©sente Loi organique, le pourvoi contre les ArrĂȘts ou les jugements rendus par les juridictions rĂ©pressives peut ĂȘtre formĂ© par une dĂ©claration verbale ou Ă©crite des parties faite au greffe de la juridiction qui a rendu la dĂ©cision entreprise. La dĂ©claration est verbale par la seule indication de l'intention de former un pourvoi et par la dĂ©signation de la dĂ©cision entreprise. Le condamnĂ© en Ă©tat de dĂ©tention peut faire la dĂ©claration devant le gardien de l'Ă©tablissement pĂ©nitentiaire ou il est incarcĂ©rĂ©. Le gardien dresse procĂšs-verbal de la dĂ©claration et le remet, sans dĂ©lai, au Greffier de la juridiction qui a rendu le jugement. Le Greffier dresse acte de la dĂ©claration. Il dĂ©livre copie de cet acte au dĂ©clarant et au MinistĂšre public prĂšs la juridiction qui a rendu la dĂ©cision entreprise. Il transmet immĂ©diatement une expĂ©dition de cet acte au Greffier de la Cour de Cassation en y joignant le dossier judiciaire de l'affaire. Le pourvoi en cassation formĂ© par dĂ©claration au greffe de la juridiction qui a rendu le jugement doit, sous peine d'irrecevabilitĂ©, ĂȘtre confirmĂ©, dans les trois mois, par une requĂȘte faite en la forme prĂ©vue aux articles 1er Ă 3 de la prĂ©sente Loi organique. Article 50 Les moyens repris Ă la requĂȘte formant pourvoi en cassation indiquent les dispositions des traitĂ©s internationaux dĂ»ment ratifiĂ©s et des lois dont la violation est indiquĂ©e. SECTION 3 DE LA MISE EN ĂTAT DE LA CAUSE Article 51 DĂšs la rĂ©ception de la requĂȘte, le Greffier de la cour rĂ©clame au Greffier de la juridiction qui a rendu la dĂ©cision le dossier judiciaire et l'expĂ©dition de la dĂ©cision entreprise, si ces piĂšces ne lui ont pas Ă©tĂ© remises avec la dĂ©claration de pourvoi. Articles 52 DĂ©s la rĂ©ception de l'expĂ©dition de l'acte du pourvoi formĂ© au greffe de la juridiction qui a rendu la dĂ©cision entreprise, le Greffier de la Cour en avise le Procureur GĂ©nĂ©ral prĂšs la Cour de Cassation. Ă la rĂ©ception de la requĂȘte formant le pourvoi, le Greffier en fait la notification Ă toutes les parties ainsi qu'au Procureur GĂ©nĂ©ral prĂšs la Cour de cassation. Article 53 Ă dater de la signification de la requĂȘte, les parties disposent de trente jours pour dĂ©poser un mĂ©moire. Article 54 AprĂšs un dĂ©lai de vingt jours Ă compter du jour oĂč a Ă©tĂ© faite la derniĂšre notification des mĂ©moires en rĂ©ponse, la cause est rĂ©putĂ©e en Ă©tat d'ĂȘtre jugĂ©e. Le Greffier transmet le dossier au Procureur GĂ©nĂ©ral prĂšs la Cour de Cassation, celui-ci rĂ©dige ces rĂ©quisitions et dĂ©pose ensuite le dossier au greffe, aux fins de poursuite de la procĂ©dure comme prĂ©vue Ă l'article 10 de la prĂ©sente Loi organique. TITRE III DES PROCĂDURES SPĂCIALES DEVANT LA COUR DE CASSATION Sommaire CHAPITRE 1er DE LA PRISE A PARTIE SECTION IĂšre DES CAUSES D'OUVERTURE DE PRISE A PARTIE Article 55 Tout magistrat de l'ordre judiciaire peut ĂȘtre pris Ă partie dans lĂ©s cas suivants 1. S'il y a eu dol ou concussion commis soit dans le cours de l'instruction, soit lors de la dĂ©cision rendue; 2. S'il y a dĂ©ni de justice. Article 56 Le dol est une violation volontaire du droit par le magistrat pour aboutir Ă une conclusion erronĂ©e dans le but d'accorder un avantage indu Ă une partie. Il se caractĂ©rise par la mauvaise foi, par des artifices et des manĆuvres qui donnent Ă la dĂ©cision une valeur juridique apparente. L'erreur grossiĂšre du droit est Ă©quipollente au dol. Article 57 La concussion est le fait, pour un magistrat, d'ordonner de percevoir, d'exiger ou de recevoir ce qu'il savait n'ĂȘtre pas dĂ» ou excĂ©der ce qui Ă©tait dĂ», pour droits, taxes, impĂŽts, revenus ou intĂ©rĂȘts, salaires ou traitements. Article 58 Il y a dĂ©ni de justice lorsque le magistrat refuse de procĂ©der aux devoirs de sa charge ou nĂ©glige de juger les affaires en Ă©tat d'ĂȘtre jugĂ©es. Le dĂ©ni de justice est constatĂ© par deux sommations faites par l'huissier et adressĂ©es au magistrat Ă huit jours d'intervalle au moins. SECTION II DE LA PROCĂDURE DE PRISE A PARTIE Article 59 La cour est saisie par une requĂȘte qui doit, sous peine d'irrecevabilitĂ©, ĂȘtre introduite dans un dĂ©lai de douze mois, par un avocat, Ă compter du jour du prononcĂ© de la dĂ©cision ou de la signification de celle-ci selon qu'elle est contradictoire ou par dĂ©faut ou dans le mĂȘme dĂ©lai Ă dater du jour oĂč le requĂ©rant aura pris connaissance de l'acte ou du comportement incriminĂ©. En cas de dĂ©ni de justice, la requĂȘte est introduite dans les douze mois Ă partir de la seconde sommation faite par l'huissier. Outre les mentions prĂ©vues aux articles 1er et 2 de la prĂ©sente Loi organique, la requĂȘte contient les prĂ©tentions du requĂ©rant aux dommages-intĂ©rĂȘts et, Ă©ventuellement, Ă l'annulation des ArrĂȘts ou jugements, ordonnances, procĂšs-verbaux ou autres actes attaquĂ©s. Article 60 La requĂȘte est signifiĂ©e au magistrat pris Ă partie qui fournit ses moyens de dĂ©fense dans les quinze jours de la notification. Ă dĂ©faut, la cause est rĂ©putĂ©e en Ă©tat. Article 61 Si la prise Ă partie est dĂ©clarĂ©e fondĂ©e, la Cour annule les ArrĂȘts, jugements, ordonnances, procĂšs-verbaux ou tous autres actes attaquĂ©s sans prĂ©judice des dommages et intĂ©rĂȘts dus au requĂ©rant. Article 62 Ă partir de la signification de la requĂȘte jusqu'au prononcĂ© de l'ArrĂȘt Ă intervenir, sous peine de la nullitĂ© de la procĂ©dure, le magistrat pris Ă partie s'abstiendra de la connaissance de toute cause concernant le requĂ©rant, son conjoint ou ses parents en ligne directe. Articles 63 L'Ătat est solidairement responsable des condamnations aux dommages-intĂ©rĂȘts prononcĂ©es Ă charge du magistrat. Article 64 Le magistrat pris Ă partie par une action tĂ©mĂ©raire et vexatoire peut postuler reconventionnellement la condamnation du demandeur Ă des dommages-intĂ©rĂȘts. CHAPITRE II DU RENVOI DE JURIDICTION Sommaire Article 65 En matiĂšre de renvoi, il est procĂ©dĂ©, devant la Cour, conformĂ©ment aux dispositions de la prĂ©sente Loi organique et Ă celles pertinentes de la Loi organique portant organisation, fonctionnement et compĂ©tences des juridictions de l'ordre judiciaire. CHAPITRE III DU RĂGLEMENT DE JUGE Article 66 Il y a lieu Ă rĂšglement de juge lorsque deux ou plusieurs juridictions de l'ordre judiciaire, statuant en dernier ressort, se dĂ©clarent en mĂȘme temps soit compĂ©tentes, soit incompĂ©tentes, pour connaĂźtre d'une mĂȘme demande mue entre les mĂȘmes parties. Le rĂšglement de juges peut ĂȘtre demandĂ© par requĂȘte de l'une des parties Ă la cause ou du MinistĂšre public prĂšs l'une des juridictions concernĂ©es. La Cour de Cassation dĂ©signe la juridiction qui connaĂźtra de la cause. CHAPITE IV DE LA REVISION Sommaire Article 67 La rĂ©vision des condamnations passĂ©es en force de chose jugĂ©e peut ĂȘtre demandĂ©e pour toute infraction punissable d'une servitude pĂ©nale supĂ©rieure Ă deux mois, quelles que soient la juridiction qui ait statuĂ© et la peine qui ait Ă©tĂ© prononcĂ©e, lorsque 1. aprĂšs une condamnation, un nouvel ArrĂȘt ou jugement condamne, pour les mĂȘmes faits, un autre prĂ©venu, et que, les deux condamnations ne pouvant se concilier, leur contradiction est la preuve de l'innocence de l'un ou de l'autre condamnĂ©; 2. postĂ©rieurement Ă la condamnation, un des tĂ©moins entendus a Ă©tĂ© poursuivi et condamnĂ© pour faux tĂ©moignage contre le prĂ©venu ; Le tĂ©moin ainsi condamnĂ© ne peut plus ĂȘtre entendu lors de nouveaux dĂ©bats ; 3. aprĂšs une condamnation pour homicide, il existe des indices suffisants propres Ă faire croire Ă l'existence de la prĂ©tendue victime de l'homicide ; 4. aprĂšs une condamnation, un fait vient Ă se rĂ©vĂ©ler ou des piĂšces inconnues lors des dĂ©bats sont prĂ©sentĂ©es et que ce fait ou ces piĂšces sont de nature Ă Ă©tablir l'innocence du condamnĂ©. Article 68 Le droit de demander la rĂ©vision appartient 1. au Ministre de la Justice ; 2. au condamnĂ© ou, en cas d'incapacitĂ©, Ă son reprĂ©sentant, aprĂšs la mort ou l'absence dĂ©clarĂ©e du condamnĂ©, Ă son conjoint, Ă ses descendants, Ă ses ascendants, Ă ses ayants droit et Ă ses lĂ©gataires universels. Article 69 La Cour de Cassation est saisie par le Procureur GĂ©nĂ©ral en vertu de l'injonction du Ministre de la Justice, ou par la requĂȘte d'une des parties visĂ©es au point 2 de l'article 68 de la prĂ©sente Loi organique. Si l'ArrĂȘt ou le jugement de condamnation n'a pas Ă©tĂ© exĂ©cutĂ©, l'exĂ©cution de la dĂ©cision peut ĂȘtre suspendue par la Cour. Article 70 En cas de recevabilitĂ©, si l'affaire n'est pas en Ă©tat, la Cour procĂšde directement, ou par commission, Ă toutes enquĂȘtes sur les faits, confrontations, reconnaissance d'identitĂ© et devoirs propres Ă la manifestation de la vĂ©ritĂ©. La Cour rejette la demande si elle l'estime non fondĂ©e. Si, au contraire, elle la juge fondĂ©e, elle annule la condamnation prononcĂ©e. Elle apprĂ©cie, dans ce cas, s'il est possible de procĂ©der Ă des nouveaux dĂ©bats contradictoires. Dans l'affirmative, elle renvoie le prĂ©venu devant une autre juridiction de mĂȘme ordre et de mĂȘme degrĂ© que celle dont Ă©mane l'ArrĂȘt ou le jugement annulĂ©, ou devant la mĂȘme juridiction autrement composĂ©e. Si l'annulation de l'ArrĂȘt ou du jugement Ă l'Ă©gard d'un condamnĂ© vivant ne laisse rien subsister qui ne puisse ĂȘtre qualifiĂ© d'infraction, aucun renvoi n'est prononcĂ©. Dans ce cas, le condamnĂ© en dĂ©tention est libĂ©rĂ©. Si la Cour constate qu'il y a impossibilitĂ© de procĂ©der Ă de nouveaux dĂ©bats, notamment en raison du dĂ©cĂšs, de l'absence, de la dĂ©mence, du dĂ©faut d'un ou plusieurs condamnĂ©s, d'irresponsabilitĂ© pĂ©nale, de la prescription de l'action publique ou de la peine, elle statue au fond. S'il y en a au procĂšs, les parties civiles sont entendues. Lorsqu'elle statue au fond. La Cour n'annule que les condamnations qui ont Ă©tĂ© injustement prononcĂ©es. Elle dĂ©charge, s'il y a lieu, la mĂ©moire des morts. Article 71 L'ArrĂȘt d'oĂč rĂ©sulte l'innocence d'un condamnĂ© peut, sur sa demande, lui allouer des dommages-intĂ©rĂȘts en raison du prĂ©judice que lui a causĂ© sa condamnation. Si la victime de l'erreur judiciaire est dĂ©cĂ©dĂ©e, le droit de demander des dommages-intĂ©rĂȘts appartient, dans les mĂȘmes conditions, Ă son conjoint, ses descendants ainsi qu'Ă ses ascendants, et ses ayants-droit. Il appartient aux autres personnes pour autant qu'elles justifient d'un prĂ©judice matĂ©riel rĂ©sultant pour elles de la condamnation. La demande en dommage-intĂ©rĂȘt est recevable en tout Ă©tat de cause de la procĂ©dure en rĂ©vision. Les dommages-intĂ©rĂȘts sont Ă la charge de l'Ătat, sauf son recours contre la partie civile, les dĂ©nonciateurs ou les faux tĂ©moins par la faute desquels la condamnation a Ă©tĂ© prononcĂ©e. Article 72 Les frais de l'instance en rĂ©vision sont avancĂ©s par le TrĂ©sor Ă partir du dĂ©pĂŽt de la demande Ă la Cour de Cassation. Le demandeur en rĂ©vision qui succombe en son instance est condamnĂ© Ă tous les frais. Si l'ArrĂȘt ou le jugement dĂ©finitif, aprĂšs renvoi, prononce une condamnation, il met Ă charge du condamnĂ© les frais de cette seule instance. L'ArrĂȘt de la Cour de Cassation, ou le jugement intervenu aprĂšs rĂ©vision d'oĂč a rĂ©sultĂ© l'innocence d'un condamnĂ© est, Ă la diligence du Greffier, affichĂ© dans la localitĂ© 1. oĂč a Ă©tĂ© prononcĂ© la condamnation ; 2. oĂč siĂšge la juridiction de rĂ©vision ; 3. oĂč l'action publique a Ă©tĂ© ouverte ; 4. du domicile des demandeurs en rĂ©vision ; 5. de son dernier domicile lorsque la victime est dĂ©cĂ©dĂ©e. En outre, ils sont, Ă la requĂȘte du demandeur en rĂ©vision, publiĂ©s par extrait au Journal Officiel et dans deux journaux. Les frais de publicitĂ© sont Ă charge du TrĂ©sor. TITRE IV DES POURSUITES CONTRE LES PERSONNES VISĂES PAR L'ARTICLE 153 ALINEA 3 DE LA CONSTITUTIONSommaire CHAPITRE 1er DES POURSUITES CONTRE LES MEMBRES DU PARLEMENT Article 73 Aucun parlementaire ne peut ĂȘtre poursuivi, recherchĂ©, arrĂȘtĂ©, dĂ©tenu ou jugĂ© en raison des opinions ou votes Ă©mis par lui dans l'exercice de ses fonctions. Aucun parlementaire ne peut, en cours de session, ĂȘtre poursuivi ou arrĂȘtĂ©, sauf en cas de flagrant dĂ©lit, qu'avec l'autorisation de l'AssemblĂ©e nationale ou du SĂ©nat, selon le cas. En dehors des sessions, aucun parlementaire ne peut ĂȘtre arrĂȘtĂ© qu'avec l'autorisation du Bureau de l'AssemblĂ©e nationale ou du Bureau du SĂ©nat, sauf en cas de flagrant dĂ©lit, de poursuites autorisĂ©es ou de condamnation dĂ©finitive. MĂȘme dans le cas oĂč les faits seraient flagrants ou rĂ©putĂ©s tels, si la Chambre dont il relĂšve dĂ©cide, en cours d'instruction d'une cause, de suspendre les poursuites et la dĂ©tention d'un membre de la Chambre, cette dĂ©cision est immĂ©diatement exĂ©cutoire, mais elle cesse de produire ses effets dĂšs la clĂŽture de la session. Article 74 L'officier de police judiciaire ou l'officier du MinistĂšre public qui reçoit une plainte, une dĂ©nonciation ou constate l'existence d'une infraction mĂȘme flagrante Ă charge d'une personne qui, au moment de la plainte ou du constat est membre du Parlement, transmet son procĂšs-verbal directement au Procureur GĂ©nĂ©ral prĂšs la Cour de Cassation et en avise ses chefs hiĂ©rarchiques de l'ordre judiciaire. Le Procureur GĂ©nĂ©ral prĂšs la Cour de Cassation en informe le Bureau de la Chambre dont relĂšve le parlementaire. Article 75 Sauf dans le cas oĂč le parlementaire peut ĂȘtre poursuivi ou dĂ©tenu sans l'autorisation prĂ©alable de l'AssemblĂ©e nationale, du SĂ©nat ou de leur Bureau selon le cas, si le Procureur GĂ©nĂ©ral prĂšs la Cour de Cassation, estime que la nature des faits et la gravitĂ© des indices relevĂ©s justifient l'exercice de l'action publique, il adresse au Bureau de la Chambre dont fait partie le parlementaire, un rĂ©quisitoire aux fins de l'instruction. L'autorisation une fois obtenue, le Procureur GĂ©nĂ©ral pose tous les actes d'instruction. Article 76 Les rĂšgles ordinaires de la procĂ©dure pĂ©nale sont applicables Ă l'instruction prĂ©paratoire. Toutefois, la Cour de Cassation est seule compĂ©tente pour autoriser la mise en dĂ©tention prĂ©ventive dont elle dĂ©termine les modalitĂ©s dans chaque cas. La dĂ©tention prĂ©ventive est remplacĂ©e par l'assignation Ă rĂ©sidence surveillĂ©e. Article 77 Si le Procureur GĂ©nĂ©ral estime devoir traduire l'inculpĂ© devant la Cour, il adresse un rĂ©quisitoire au Bureau de la dont fait partie le parlementaire aux fins d'obtenir la levĂ©e des immunitĂ©s et l'autorisation des poursuites. Une fois l'autorisation obtenue, il transmet le dossier au Premier prĂ©sident pour fixation d'audience. La Procureur GĂ©nĂ©ral fait citer le prĂ©venu devant la Cour en mĂȘme temps que les personnes poursuivies conjointement en raison de leur participation Ă l'infraction commise par le parlementaire ou en raison d'infraction connexe. Article 78 La constitution de partie civile n'est pas recevable devant la Cour de Cassation. De mĂȘme, la Cour ne peut statuer d'office sur les dommages-intĂ©rĂȘts et rĂ©parations qui peuvent ĂȘtre dus en vertu de la loi, de la coutume ou des usages locaux. L'action civile ne peut ĂȘtre poursuivie qu'aprĂšs l'ArrĂȘt dĂ©finitif de la Cour et devant les juridictions ordinaires. Article 79 Sauf dispositions lĂ©gales contraires, les rĂšgles ordinaires de la procĂ©dure pĂ©nale sont applicables devant la Cour pour tout ce qui concerne l'instruction Ă l'audience et l'exĂ©cution de l'ArrĂȘt. CHAPITRE II DES POURSUITES CONTRE LES MEMBRES DU GOUVERNEMENT AUTRES QUE LE PREMIER MINISTRE Sommaire Article 80 Sans prĂ©judice de la procĂ©dure en matiĂšre d'infractions intentionnelles flagrantes, la dĂ©cision de poursuite ainsi que la mise en accusation des membres du Gouvernement autres que le Premier Ministre sont votĂ©es Ă la majoritĂ© absolue des membres composant l'AssemblĂ©e Nationale suivant la procĂ©dure prĂ©vue par son RĂšglement IntĂ©rieur. Tout membre du Gouvernement mis en accusation prĂ©sente sa dĂ©mission dans les vingt-quatre heures. PassĂ© ce dĂ©lai, il est rĂ©putĂ© dĂ©missionnaire. Article 81 Le Procureur GĂ©nĂ©ral prĂšs la Cour de Cassation assure l'exercice de l'action publique dans les actes d'instruction et de poursuites. Il a l'initiative des enquĂȘtes relatives aux faits infractionnels reprochĂ©s aux membres du Gouvernement. Il reçoit les plaintes et les dĂ©nonciations et rassemble les preuves. Il entend toute personne susceptible de contribuer Ă la manifestation de la vĂ©ritĂ©. Il en informe le PrĂ©sident de la RĂ©publique et le Premier Ministre par lettre recommandĂ©e ou par porteur avec accusĂ© de rĂ©ception. Article 82 Si un Officier de Police Judiciaire ou un Officier du MinistĂšre Public reçoit une plainte, une dĂ©nonciation ou constate l'existence d'une infraction Ă charge d'une personne qui, au moment de la plainte ou de la dĂ©nonciation, est membre du Gouvernement, il transmet son procĂšs-verbal, toutes affaires cessantes, au Procureur GĂ©nĂ©ral prĂšs la Cour de Cassation et s'abstient de tout autre devoir. Il en avise ses chefs hiĂ©rarchiques de l'ordre judiciaire. Articles 83 Si le Procureur GĂ©nĂ©ral estime les faits suffisamment concordants et relevant, il adresse un rĂ©quisitoire Ă l'AssemblĂ©e Nationale aux fins d'obtenir d'elle l'autorisation de poursuites qui lui permet de parachever l'instruction prĂ©paratoire et de prendre des mesures coercitives et privatives de libertĂ© contre le membre du Gouvernement incriminĂ©. Il en avise le PrĂ©sident de la RĂ©publique et le Premier Ministre par lettre recommandĂ©e ou par porteur avec accusĂ© de rĂ©ception. Article 84 Les dispositions des articles 75 Ă 79 de la prĂ©sente Loi organique s'appliquent mutatis mutandis aux poursuites contre les membres du Gouvernement autres que le Premier Ministre. CHAPITRE III DES POURSUITES CONTRE LES PERSONNES VISĂES PAR L'ARTICLE 153, ALINĂA 3 DE LA CONSTITUTION AUTRES QUE LES PARLEMENTAIRES ET LES MEMBRES DU GOUVERNEMENT Sommaire Article 85 Sans prĂ©judice de la procĂ©dure en matiĂšre d'infractions intentionnelles flagrantes, les membres de la Cour Constitutionnelle et ceux du Parquet prĂšs cette Cour, les magistrats de la Cour de Cassation ainsi que ceux du Parquet prĂšs cette Cour, les membres du Conseil d'Ătat et ceux du Parquet prĂšs ce Conseil, les Premiers PrĂ©sidents des Cours d'Appel ainsi que les Procureurs gĂ©nĂ©raux prĂšs ces Cours, les Premiers PrĂ©sidents des Cours administratives d'Appel et les Procureurs GĂ©nĂ©raux prĂšs ces Cours ne peuvent ĂȘtre poursuivis que sur autorisation du Bureau du Conseil SupĂ©rieur de la Magistrature. Article 86 Sans prĂ©judice de la procĂ©dure en matiĂšre d'infractions intentionnelles flagrantes, les membres de la Cour des Comptes et ceux du Parquet prĂšs cette Cour ne peuvent ĂȘtre poursuivis et mis en accusation que par l'AssemblĂ©e Nationale, statuant au scrutin secret et Ă la majoritĂ© absolue des suffrages exprimĂ©s et ce, Ă la requĂȘte du Procureur GĂ©nĂ©ral. Article 87 Sans prĂ©judice de la procĂ©dure en matiĂšre d'infractions intentionnelles flagrantes, les Gouverneurs, les Vice-Gouverneurs des provinces et les Ministres provinciaux ne peuvent ĂȘtre poursuivis et mis en accusation que par l'AssemblĂ©e Provinciale, statuant au scrutin secret et Ă la majoritĂ© absolue des membres qui la composent. Les dispositions des articles 80, alinĂ©a 2, Ă 84 s'appliquent mutatis mutandis aux Gouverneurs et ViceÂGouverneurs. Article 88 Le PrĂ©sident de l'AssemblĂ©e Provincial ne peut ĂȘtre poursuivi, recherchĂ©, arrĂȘtĂ©, dĂ©tenu ou jugĂ© en raison des opinions ou votes Ă©mis par lui dans l'exercice de ses fonctions. Il ne peut, en cours des sessions, ĂȘtre poursuivi ou arrĂȘtĂ©, sauf en cas de flagrant dĂ©lit, qu'avec l'autorisation de l'AssemblĂ©e Provincial. En dehors des sessions, il ne peut ĂȘtre arrĂȘtĂ© qu'avec l'autorisation du Bureau de l'AssemblĂ©e Provinciale, sauf en cas de flagrant dĂ©lit, des poursuites autorisĂ©es ou de condamnation administrative. La dĂ©tention ou la poursuite du PrĂ©sident de l'AssemblĂ©e Provinciale est suspendue si l'AssemblĂ©e Provinciale le requiert. La suspension ne peut excĂ©der la durĂ©e de la session en cours. TITRE V DES DISPOSITIONS TRANSITOIRES ET FINALES Sommaire Article 89 Les affaires relevant de la compĂ©tence de la Cour de Cassation, pendantes devant la Cour SuprĂȘme de justice et devant la Haute Cour Militaire, sont transfĂ©rĂ©es, en l'Ă©tat, Ă la Cour de Cassation dĂšs son installation. Article 90 En attendant que soit revue la lĂ©gislation sur le Barreau, les avocats inscrits au Barreau prĂšs la Cour SuprĂȘme de justice exercent leur profession devant la Cour de Cassation. Article 91 Les titres II et IV de l'Ordonnance-Loi n° 82-017 du 31 mars 1982 relative Ă la procĂ©dure devant la Cour SuprĂȘme de Justice sont abrogĂ©s. Article 92 La prĂ©sente Loi organique entre en vigueur trente jours aprĂšs sa promulgation. Fait Ă Kinshasa, le 19 fĂ©vrier 2013 Joseph KABILA KABANGE
TRAITĂCONGOLAIS DE PROCĂDURE CIVILE, COMMERCIALE, ADMINISTRATIVE, FINANCIĂRE ET DES VOIES D'EXĂCUTION Hygin Didace Amboulou Collection : Ătudes africaines Zone gĂ©ographique : - Afrique > Afrique centrale > RĂ©publique du Congo. ThĂ©matique : - Droit Livre papier : 46 ⏠Je commande. Livraison Ă 0,99 âŹ* * Ă destination de la France mĂ©tropolitaine,
ï»żEn matiĂšre de voies d'exĂ©cution et taxation des frais des parties, les pourvois suivent les rĂšgles relatives aux pourvois en matiĂšre gracieuse. Il en est de mĂȘme des pourvois prĂ©vus par les articles 699 du code de procĂ©dure civile locale, 17 alinĂ©a 2 de la loi du 30 juin 1878 relative aux indemnitĂ©s accordĂ©es aux tĂ©moins et experts, 4 et 16 de la loi d'Empire du 20 mai 1898 sur les frais de justice et 9 du dĂ©cret du 9 mai 1947 relatif aux droits et Ă©moluments des avocats postulants des dĂ©partements du Haut-Rhin, du Bas-Rhin et de la Moselle et en matiĂšre de taxation des frais de notaire.
Créépar le dĂ©cret n° 2017-892 du 6 mai 2017 et entrĂ© en application Ă la date du 1er septembre 2019, l'article 796-1 du Code de procĂ©dure civile stipule : " Ă peine d'irrecevabilitĂ© relevĂ©e d'office, les actes de procĂ©dure sont remis Ă la juridiction par voie Ă©lectronique. Lorsqu'un acte ne peut ĂȘtre transmis par voie Ă©lectronique pour une cause Ă©trangĂšre Ă celui qui l
1DĂšs les premiĂšres annĂ©es de lâIndĂ©pendance, lâAlgĂ©rie a consacrĂ© ses premiĂšres lois aux procĂ©dures judiciaires civiles, ainsi quâĂ lâorganisation juridictionnelle de ses instances judiciaires. Cela traduisait une volontĂ© rĂ©elle des pouvoirs publics du pays de mettre fin, dans ce domaine en particulier, Ă la continuitĂ© du droit de lâancienne puissance coloniale. CâĂ©tait une question de souverainetĂ© ; lâAlgĂ©rie indĂ©pendante, devait se prĂ©valoir dâune organisation judiciaire propre, qui rĂ©pondait aux impĂ©ratifs dâun Etat nouvellement constituĂ©, et qui concordait aussi avec son choix, de lâĂ©poque, pour lâidĂ©ologie socialiste. 1 Voir Ordonnance n° 66-154 du 6 juin 1966, portant Code de procĂ©dure civile abrogĂ©e par la loi n° 0 ... 2Cette nouvelle organisation judiciaire sâĂ©tait caractĂ©risĂ©e par lâabsence dâordre juridictionnel dâexception, car elle se voulait simple et gĂ©nĂ©rale, au vu des faibles moyens, humains et matĂ©riels qui sâoffraient Ă elle au lendemain de lâIndĂ©pendance. Dans cette perspective, les pouvoirs publics de lâĂ©poque, ont instituĂ©, en premiĂšre instance, les Tribunaux, qui sont, selon lâarticle premier de lâancien Code de procĂ©dure civile1, des juridictions de droit commun, ayant compĂ©tence pour connaĂźtre toutes les actions civiles, commerciales ou sociales, sous rĂ©serve de leurs compĂ©tences territoriales. Les jugements rendus en toutes matiĂšres par ces tribunaux en premier ressort pouvaient faire lâobjet dâappel par devant les Cours de Justice. Enfin, en matiĂšre de cassation, la Cour SuprĂȘme avait lâentiĂšre compĂ©tence pour statuer sur les pourvois en cassation formĂ©s contre les arrĂȘts et jugements rendus en dernier ressort par les cours et tribunaux de tous ordres. 3Il est aisĂ© de constater, que lâactuelle organisation juridictionnelle du pays, instituĂ©e par la loi n° 08-09 du 25 fĂ©vrier 2008 portant nouveau Code de procĂ©dure civile et administrative, ainsi que la loi organique n°05-11 du 17 juillet 2005 relative Ă lâorganisation judiciaire, ne prĂ©sente pas de grandes disparitĂ©s avec lâancienne organisation. NĂ©anmoins, il est Ă signaler que les pouvoirs publics ont opĂ©rĂ© un important changement sur lâordre juridictionnel de la pĂ©riode socialiste qui a sĂ©vi jusquâĂ la fin des annĂ©es quatre-vingts du siĂšcle dernier. En effet, durant cette pĂ©riode lâorganisation juridictionnelle ne reposait pas sur une stricte sĂ©paration entre la justice civile et administrative. La dualitĂ© de juridiction en AlgĂ©rie, ne fut concrĂ©tisĂ©e quâavec lâadoption de la Constitution de 1996 et la crĂ©ation en 1998 des tribunaux administratifs, le Conseil dâEtat et enfin le Tribunal des conflits. 4Au sein de cette organisation judiciaire civile, dite ordinaire du fait quâelle ne comporte pas de juridictions dâexception, il existe des instances propres Ă chaque contentieux, et Ă tous les niveaux de lâinstance. Ce sont les sections au niveau du tribunal, alors quâau niveau des Cours dâappel et de la Cour suprĂȘme, il y a des chambres. 2 Voir dans ce sens, M. Koriche, Droit du travail, les transformations du droit algĂ©rien du tra ... 5Le contentieux social nâest pas en reste, car toutes les juridictions judiciaires algĂ©riennes, et de tous temps, ont comportĂ© en leur sein, des instances spĂ©cialisĂ©es dans le contentieux social. Et au regard de ces derniĂšres, seul le premier degrĂ© de juridiction la section sociale du tribunal constitue un intĂ©rĂȘt pour la prĂ©sente Ă©tude, en raison, dâune part, de la composition singuliĂšre de la formation de jugement spĂ©cialisĂ©e dans le rĂšglement des litiges sociaux2, individuels et collectifs et, dâautre part, dans la diligence de ses procĂ©dures et de son instance, qui ont pour but de rendre la justice et ainsi faire rentrer les salariĂ©s dans leurs droits lĂ©gitimes dans les plus brefs dĂ©lais. Il est vrai que toute justice souffre forcĂ©ment de lenteur excessive dĂ» Ă lâaccroissement du contentieux et Ă la complexification de la procĂ©dure, ce qui reprĂ©sente pour les travailleurs un grief considĂ©rable. 6A cet effet, et dans la perspective dâapporter des remĂšdes Ă cette lenteur qui porte prĂ©judice aux justiciables les plus fragiles les salariĂ©s, lâAlgĂ©rie a pris le parti de vouloir transformer la justice sociale dâune juridiction de droit commun respectant scrupuleusement la forme du procĂšs civil, Ă une juridiction spĂ©ciale qui se rapproche dans la diligence de ses procĂ©dures et de son instance, aux juridictions du rĂ©fĂ©rĂ©, bien quâelle statue au fond, voire parfois mĂȘme de maniĂšre dĂ©finitive dĂšs le premier degrĂ© de lâinstance. 7Il convient donc de mettre en exergue cette tendance de la justice du travail en droit procĂ©durier algĂ©rien, qui tend Ă devenir un principe gĂ©nĂ©ral de droit. Cela sâeffectuera de deux maniĂšres diffĂ©rentes, la constatation, en premier lieu, de ce principe de diligence dans les instances qui statuent au fond I. Ensuite, en deuxiĂšme lieu, faire la lumiĂšre sur les nouvelles prĂ©rogatives du juge social en matiĂšre de rĂ©fĂ©rĂ© II. I - Le principe de diligence dans les juridictions sociales statuant au fond 3 Voir dans ce sens, M. Koriche, pp. 73-76 ; R. Ouadah, Conflits individuels et collec ... 4 Il est Ă remarquer, que cette Ă©numĂ©ration exhaustive des matiĂšres est imparfaite car ne pouvant cou ... 8La section sociale qui se trouve au sein des tribunaux de premier ressort, est composĂ©e selon le procĂ©dĂ© de lâĂ©chevinage dâun magistrat de carriĂšre assistĂ© par deux assesseurs travailleurs et de deux assesseurs employeurs de maniĂšre paritaire3. Elle a, selon lâarticle 500 du Code de procĂ©dure civile et administrative, compĂ©tence exclusive dans sept matiĂšres diffĂ©rentes relatives aux contentieux individuels et collectifs du travail ainsi que celui de la sĂ©curitĂ© sociale4. Câest ce qui fait dâailleurs son originalitĂ©. 5 Pour rappel, lâAlgĂ©rie dispose actuellement dâun nouveau Code de procĂ©dure civile instaurĂ© par la l ... 9Mais en dehors de cette compĂ©tence matĂ©rielle et cette composition collĂ©giale, la juridiction sociale du premier ressort reste assujettie, en rĂšgle gĂ©nĂ©rale, aux procĂ©dures du procĂšs civil, sâagissant de la saisine du tribunal ou du dĂ©roulement du procĂšs ou enfin de la prononciation du jugement et de son exĂ©cution. En effet, selon les termes de lâarticle 41 de la loi n° 90-04 du 06 novembre 1990 relative au rĂšglement des conflits individuels de travail sauf les cas ou la prĂ©sente loi en dispose autrement, sont applicables les dispositions de lâordonnance n°66-154 du 8 juin 1966 portant code de procĂ©dure civile »5. 10Alors mĂȘme que ces dispositions restent effectives, cela nâa pas empĂȘchĂ© les pouvoirs publics de doter la justice du travail de rĂšgles procĂ©duriĂšres particuliĂšres, ayant comme principale caractĂ©ristique la diligence ».En effet, le rĂšglement judiciaire du contentieux social ne pouvait se contenter de procĂ©dures de droit commun, de par leur lenteur et leur complexitĂ©, et cela dans un souci de prĂ©server les intĂ©rĂȘts sociaux professionnels des travailleurs. Cette exception Ă la rĂšgle procĂ©duriĂšre de droit commun a touchĂ© tout le processus du dĂ©roulement de lâaction judiciaire entreprise par-devant la section sociale du tribunal, de la saisine du tribunal compĂ©tent A jusquâĂ lâexĂ©cution de la dĂ©cision de justice B. A â La diligence des procĂ©dures dans la saisine du tribunal et le dĂ©roulement de lâinstance 6 Voir lâarticle 1 du C. P. C. A. stipulant que les dispositions du prĂ©sent code sâappliquent aux ... 7 Voir lâarticle 13 du C. P. C. A. 8 Voir lâarticle 14 du C. P. C. A. 9 Voir lâarticle 263 du C. P. C. A. 11Lâaction sociale, comme toute autre action de droit commun, reste assujettie aux procĂ©dures de saisine et dâinstance Ă©dictĂ©es par le Code de procĂ©dure civile et administrative algĂ©rien6. Il faut, entre-autre, que les parties jouissent dâune qualitĂ© et dâun intĂ©rĂȘt prĂ©vu par la loi7, et que le tribunal soit saisi par le dĂ©pĂŽt au greffe dâune requĂȘte Ă©crite, signĂ©e et datĂ©e du demandeur ou de son mandataire ou de son avocat en autant de copie quâil y a de parties8, ainsi que le dĂ©pĂŽt des conclusions des parties prenantes au procĂšs soit fait de maniĂšre contradictoire9. 12En plus des exigences procĂ©durales puisĂ©es du droit commun, la saisine de la section sociale du tribunal ainsi que le dĂ©roulement de son instance, sont rĂ©gis par des normes dâexception, cherchant, par tout moyen, lâattĂ©nuation de la durĂ©e du procĂšs. 1. Les procĂ©dures particuliĂšres concernant la saisine de la section sociale du tribunal 10 Cette procĂ©dure prĂ©alable de conciliation reste facultative lorsque le dĂ©fendeur rĂ©side en dehors d ... 11 Pour plus dâinformations sur la composition et les prĂ©rogatives des bureaux de conciliation dans le ... 13Il faut, tout dâabord, selon lâarticle 504 du Code de procĂ©dure civile et administrative algĂ©rien, porter lâaction par devant la section sociale du tribunal compĂ©tent, dans un dĂ©lai nâexcĂ©dant pas six 6 mois, Ă compter de la date du procĂšs-verbal de non-conciliation, sous peine de forclusion. En effet, le rĂšglement des conflits individuels du travail est obligatoirement soumis, avant toute saisine du tribunal, Ă une tentative de conciliation effectuĂ©e par les bureaux de conciliation10. Et si jamais, le diffĂ©rend entre les parties persiste, le bureau est contraint dâĂ©tablir un procĂšs-verbal de non-conciliation11. Dans ce cas, la partie ayant intĂ©rĂȘt, munie de ce procĂšs-verbal, peut saisir la section sociale du tribunal compĂ©tent. 14Mais devant ce que les pouvoirs publics considĂšrent comme Ă©tant des abus en matiĂšre de demande dâintroduction dâinstance, oĂč les parties en conflit, les travailleurs en gĂ©nĂ©ral, prĂ©fĂ©raient attendre quelque mois, voire des annĂ©es, avant de saisir le tribunal, recherchant ainsi un Ă©ventuel changement dâun juge ou dâun assesseur qui compose la section sociale du tribunal concernĂ©, ou bien encore la cessation de lâactivitĂ© lĂ©gale de lâemployeur pour pouvoir nĂ©gocier directement avec le liquidateur entant que personne Ă©trangĂšre Ă lâentreprise, il a Ă©tĂ© exigĂ© que lâaction de justice soit inscrite et enrĂŽlĂ©e par devant le greffe du tribunal dans un dĂ©lai de six mois Ă compter de la dĂ©livrance du procĂšs-verbal de non-conciliation, sous peine de forclusion. 15NĂ©anmoins, cette exigence reste inopĂ©rante, tant que la loi ne prĂ©voit pas un dĂ©lai de forclusion pour la saisine du bureau de conciliation. Car il est aisĂ© aux parties litigieuses de ne prĂ©senter, par devant le bureau de conciliation, leur litige du travail, quâaprĂšs un certain temps. 16Par ailleurs, lors de lâenregistrement de la requĂȘte dâintroduction dâinstance, le greffier se doit, en matiĂšre sociale, conformĂ©ment aux articles 505 du Code de procĂ©dure civile et administrative et 38 de la loi relative au rĂšglement des conflits individuels du travail, fixer la premiĂšre audience au plus tard dans les quinze 15 jours qui suivent la date dâintroduction de lâinstance. Cela est considĂ©rĂ© comme une rĂ©elle exception aux rĂšgles procĂ©duriĂšres de droit commun qui ne fixe aucun dĂ©lai particulier Ă la tenue de la premiĂšre audience. 17Câest dâautant plus vrai, que lâarticle 16 du Code de procĂ©dure civile et administrative, exige dâobserver au moins un dĂ©lai de vingt 20 jours entre la date de remise de la citation Ă comparaĂźtre et la date de la premiĂšre audience. Ce dĂ©lai est augmentĂ© de trois 3 mois, si la personne citĂ©e Ă comparaĂźtre rĂ©side Ă lâĂ©tranger. Par consĂ©quent, il est impossible, au vu du dĂ©lai trĂšs court de la tenue de la premiĂšre audience en matiĂšre sociale, de pouvoir faire bĂ©nĂ©ficier le dĂ©fendeur des dĂ©lais de comparution fixĂ©s par la loi. Il revient donc au juge de la section sociale et Ă ses assesseurs, dâestimer la suffisance du dĂ©lai accordĂ© au dĂ©fendeur pour pouvoir se prĂ©senter Ă la premiĂšre audience, sachant quâil ne peut prĂ©tendre Ă un dĂ©lai excĂ©dent les quinze 15 jours. 18Dans la pratique, ce dĂ©lai de quinze 15 jours nâest guĂšre respectĂ©, ni par les tribunaux qui fixent, en gĂ©nĂ©ral, la date de la premiĂšre audience au-delĂ des quinze 15 jours au vue du nombre Ă©levĂ© des affaires Ă traiter, ni par les huissiers de justice qui demandent toujours un dĂ©lai supplĂ©mentaire afin de pouvoir rĂ©aliser la citation Ă comparaĂźtre. Dans ce cas de figure, oĂč lâune des partie se trouve empĂȘchĂ©e de comparaĂźtre pour dĂ©faut de citation, le juge peut, conformĂ©ment Ă lâarticle 264 du Code de procĂ©dure civile et administrative, prolonger le dĂ©lai de citation en renvoyant lâaffaire Ă une prochaine audience. Ce problĂšme de respect des dĂ©lais fixĂ©s par la loi ne peut ĂȘtre rĂ©glĂ©, quâune fois que le lĂ©gislateur aura lĂ©gifĂ©rĂ© sur un dĂ©lai de citation propre Ă lâaction sociale, en concordance avec le dĂ©lai de la tenue de la premiĂšre audience. 2 - Les procĂ©dures particuliĂšres concernant le dĂ©roulement de lâinstance de la section sociale du tribunal 19Il sâagit lĂ dâĂ©courter autant que possible la durĂ©e des dĂ©bats entre les parties au procĂšs pour ne pas mettre Ă mal les droits sociaux professionnels des travailleurs. A cet effet, le juge, selon les articles 505 du Code de procĂ©dure civile et administrative et 38 de la loi relative au rĂšglement des conflits individuels du travail, est tenu de statuer dans les plus brefs dĂ©lais. Au sens de ces deux textes de loi, il est raisonnable de penser que le juge et ses assesseurs de la section sociale doivent se contenter de deux Ă trois audiences avant de clore les plaidoiries afin de dĂ©libĂ©rer. B â Les dĂ©cisions de justice Ă caractĂšre diligent propres Ă la section sociale 20A la lecture des textes de loi, on peut constater que le juge de la section sociale jouit dâun pouvoir dĂ©cisionnel exceptionnel. Effectivement, il a la facultĂ© de statuer en premier et dernier ressort par dĂ©cision dĂ©finitive ayant acquis lâautoritĂ© de la chose jugĂ©e, dans les cas prĂ©vus par la loi 1.Il lui est permis aussi, de rendre des dĂ©cisions Ă exĂ©cution provisoire, voire mĂȘme Ă exĂ©cution immĂ©diate 2. 1 - Les jugements de la section sociale rendus en premier et en dernier ressort 21Lâarticle 21 de la loi relative au rĂšglement des conflits individuels du travail donne compĂ©tence Ă la section sociale de statuer en premier et dernier ressort sur les matiĂšres suivantes Lorsque la demande porte au principal sur lâannulation de sanctions disciplinaires Ă©dictĂ©es par lâemployeur Ă lâencontre du demandeur travailleur, sans quâil ait Ă©tĂ© fait application des procĂ©dures disciplinaires lĂ©gales et/ou conventionnelles obligatoires ; Lorsquâil sâagit de la dĂ©livrance de certificat de travail, bulletins de paie ou dâautres documents lĂ©galement prĂ©vus, pour attester de lâactivitĂ© professionnelle du demandeur travailleur. 12 En droit algĂ©rien le licenciement abusif est un licenciement Ă caractĂšre disciplinaire qui nâest pa ... 13 Voir sur le licenciement irrĂ©gulier et abusif en AlgĂ©rie, M. Koriche, op. cit., p. 218. 22Il faut ajouter Ă ces deux prĂ©cĂ©dents cas, la sanction propre au licenciement abusif12, car survenant en violation des dispositions de lâarticle 73 de la loi n° 90-11 du 21 avril 1990, relative aux relations de travail, et prĂ©vue par lâarticle 73-4 alinĂ©a 2 de la mĂȘme loi. ConformĂ©ment aux dispositions de cet article 73-4, la section sociale statue, lĂ aussi, en premier et dernier ressort, en se prononçant soit sur la rĂ©intĂ©gration du travailleur dans lâentreprise avec maintien de ses avantages acquis, soit sur lâoctroi au travailleur dâune compensation pĂ©cuniaire qui ne peut ĂȘtre infĂ©rieure Ă six 6 mois de salaire, sans prĂ©judice des dommages et intĂ©rĂȘts Ă©ventuels13. 14 Ce jugement est rĂ©putĂ© dĂ©finitif et ne peut ĂȘtre frappĂ© dâappel. Cependant, il reste susceptible de ... 23Par consĂ©quent, si le licenciement disciplinaire est rĂ©putĂ© abusif ou irrĂ©gulier, ou lorsque le travailleur se trouve empĂȘchĂ© par le fait de son employeur, de prouver sa qualitĂ© professionnelle, la section sociale du tribunal compĂ©tent, statue en premier et dernier ressort14. Cela constitue une exception au principe de la double juridiction » consacrĂ©e par lâarticle 6 du Code de procĂ©dure civile et administrative. 15 Voir article 33 du C. P. C. A. 24En effet, les juridictions de droit commun du premier degrĂ©, y compris la section sociale, statuent, gĂ©nĂ©ralement, en premier ressort, par jugements susceptibles dâappel, Ă moins que le montant des demandes, prĂ©sentĂ©es par le demandeur, nâexcĂšde pas deux cent mille dinars algĂ©riens. Dans ce cas, le tribunal statue en premier et dernier ressort15. 2 - Les jugements ou les ordonnances de la section sociale Ă exĂ©cution provisoire ou immĂ©diate 16 J. Vincent, ProcĂ©dure civile, 19Ăšme Ă©d., PrĂ©cis Dalloz 1978, p. 739, n° 561. 25LâexĂ©cution provisoire est dĂ©finie par un auteur français comme Ă©tant un bĂ©nĂ©fice qui permet au gagnant dâexĂ©cuter un jugement dĂšs sa signification, malgrĂ© lâeffet suspensif du dĂ©lai des voies de recours ordinaire ou de leur exercice »16. Il sâagit donc dâun moyen rapide et exceptionnel, accordĂ© Ă la partie au procĂšs qui a eu gain de cause, afin de mettre en Ă©chec tout obstacle sâopposant Ă lâexĂ©cution de sa dĂ©cision de justice. 26En droit algĂ©rien, le juge et ses assesseurs formant la section sociale, jouissent de la facultĂ© de rendre des dĂ©cisions de justice Ă exĂ©cution provisoire dans des cas prĂ©cisĂ©s par la loi de maniĂšre limitative. Cette rĂšglementation des dĂ©cisions de justice Ă exĂ©cution provisoire ou immĂ©diate, recĂšle en son sein, des divergences et des contradictions qui sont de nature Ă rendre la mission du juge trĂšs ardue, voire parfois impossible. 27En effet, selon lâarticle 22 de la loi relative au rĂšglement des conflits individuels du travail, le juge et ses assesseurs formant la section sociale du tribunal compĂ©tent, sont dans lâobligation de rendre des dĂ©cisions de justice Ă exĂ©cution provisoire, dans les matiĂšres suivantes Lâapplication ou lâinterprĂ©tation dâune convention ou un accord collectif de travail ; Lâapplication ou lâinterprĂ©tation de tout accord conclu au titre de la procĂ©dure de conciliation devant le bureau de conciliation ; Le paiement des rĂ©munĂ©rations et indemnitĂ©s des six 6 derniers mois. 28Les deux premiers cas constituent un moyen offert Ă lâune des parties, travailleur ou employeur, ayant intĂ©rĂȘt pour faire valoir ses droits, de façon immĂ©diate, Ă travers lâinterprĂ©tation ou lâapplication, soit dâune convention ou dâun accord collectif de travail, soit dâun accord conclu au titre de la procĂ©dure de conciliation et figurant dans le procĂšs-verbal de conciliation Ă©manant du bureau de conciliation. Il est vrai que lâexĂ©cution provisoire pour ces deux cas, demeure nĂ©cessaire pour garantir la force obligatoire des conventions ou accords collectifs et des accords de conciliation. Cela Ă©viterait forcĂ©ment, la survenance Ă©ventuelle de litiges entre les parties signataires, ou pis encore, quâun litige aux consĂ©quences limitĂ©es, se dĂ©gĂ©nĂšrerait en un grand conflit collectif. 17 Voir article 22 de la loi n° 90-04 relative au rĂšglement des conflits individuels du travail. 29Concernant le troisiĂšme cas de jugement Ă exĂ©cution provisoire, en lâoccurrence le paiement des rĂ©munĂ©rations et indemnitĂ©s des six 6 derniers mois, le bĂ©nĂ©ficiaire rĂ©side forcĂ©ment en la personne du travailleur. A cet effet, le juge et ses assesseurs se doivent de statuer avec diligence, sur le bien-fondĂ© de la demande du travailleur, et ainsi rendre un jugement Ă exĂ©cution immĂ©diate nonobstant appel ou opposition, en raison du caractĂšre alimentaire du salaire. Par contre, pour les rĂ©munĂ©rations et indemnitĂ©s qui vont au-delĂ des six 6 derniers mois, leur exĂ©cution provisoire nâest pas obligatoire. Elle reste soumise Ă lâapprĂ©ciation du juge et des assesseurs formant la section sociale17. De plus la demande de crĂ©ance concernant les salaires se prescrit, conformĂ©ment Ă lâarticle 309 du Code civil, par cinq ans. Cela veut dire, que le travailleur ne peut entreprendre une action de justice pour rĂ©clamer des salaires non payĂ©s vieux de cinq ans et plus. 30On en dĂ©duit, que la section sociale formĂ©e par un juge professionnel et des assesseurs reprĂ©sentant les travailleurs et les employeurs, rend par jugement en premier ressort, de maniĂšre obligatoire ou facultative selon les cas prĂ©vus par la loi, des dĂ©cisions Ă exĂ©cution provisoire. Par consĂ©quent, la loi relative au rĂšglement des conflits individuels du travail dans son article 22, accorde ce pouvoir au juge et aux assesseurs formant la section sociale. Câest donc une compĂ©tence collĂ©giale qui sâexerce au moyen dâun jugement. 31NĂ©anmoins, et en ce qui concerne lâexĂ©cution du procĂšs-verbal de conciliation qui Ă©mane du bureau de conciliation, lâarticle 34 alinĂ©a 1er de la mĂȘme loi Ă©dicte quâ en cas dâinexĂ©cution de lâaccord de conciliation par lâune des parties dans les conditions et les dĂ©lais fixĂ©s Ă lâarticle 33 de la prĂ©sente loi, le prĂ©sident du tribunal, siĂ©geant en matiĂšre sociale, saisi dâune requĂȘte Ă exĂ©cution, ordonne Ă sa premiĂšre audience, le dĂ©fendeur rĂ©guliĂšrement convoquĂ©, lâexĂ©cution immĂ©diate du procĂšs-verbal de conciliation, sous astreinte journaliĂšre qui ne peut ĂȘtre infĂ©rieure Ă 25 % du salaire mensuel minimum garanti, tel que fixĂ© par la lĂ©gislation et la rĂšglementation en vigueur ». A la lecture de ce texte, on peut constater que la mĂȘme loi recĂšle en son sein deux dispositions contradictoires. 32En effet, lâarticle 34, suscitĂ©, donne compĂ©tence des dĂ©cisions de justice Ă exĂ©cution immĂ©diate et non pas provisoire, bien que cela soit la mĂȘme chose, concernant lâexĂ©cution du procĂšs-verbal de conciliation, Ă la seule personne du prĂ©sident du tribunal siĂ©geant en matiĂšre sociale la section sociale, sans ses assesseurs. Câest donc une compĂ©tence individuelle et non plus collĂ©giale comme prĂ©vu par lâarticle 22. Par ailleurs, la dĂ©cision Ă exĂ©cution immĂ©diate est exercĂ©e par ordonnance et non plus par jugement, chose rĂ©servĂ©e dâordinaire au juge du rĂ©fĂ©rĂ©. 33Cette contradiction est de nature Ă compliquer la tĂąche du juge qui se retrouve embarrassĂ©, ne sachant pas vers Ă quelle disposition se rĂ©fĂ©rer. Lui faudrait-il privilĂ©gier la rapiditĂ© et lâefficacitĂ© en optant pour les dispositions de lâarticle 34 qui lui offrent les prĂ©rogatives du juge du rĂ©fĂ©rĂ© et la possibilitĂ© dâordonner lâexĂ©cution immĂ©diate, sous astreinte, du procĂšs-verbal de conciliation dĂšs la premiĂšre audience, privant ainsi le dĂ©fendeur, bien quâil soit rĂ©guliĂšrement convoquĂ© citĂ© Ă comparaĂźtre, de faire valoir ses exceptions et dâĂȘtre entendu par le juge contradictoirement. Ou bien opterait-il pour les dispositions de lâarticle 22, en prenant plus de temps Ă dĂ©cider de lâexĂ©cution provisoire, aprĂšs quâil ait pu entendre les parties contradictoirement, et quâil ait dĂ©libĂ©rĂ© collĂ©gialement en prĂ©sence de ses assesseurs par jugement ? 34Pour mettre fin Ă cette divergence normative, le lĂ©gislateur est intervenu en 2008 Ă travers la promulgation du nouveau Code de procĂ©dure civile et administrative. En effet, il est stipulĂ© dans son article 508 que le prĂ©sident de la section sociale peut ĂȘtre saisi par requĂȘte aux fins dâexĂ©cution immĂ©diate, dans les deux cas suivants inexĂ©cution de lâaccord de conciliation par lâune des parties ; inexĂ©cution de tout ou partie dâun accord collectif de travail auquel sont parties des reprĂ©sentants de travailleurs et un ou plusieurs employeurs ». 35Aussi lâarticle 509 du Code de procĂ©dure civile et administrative, prĂ©voit que le prĂ©sident de la section sociale ordonne lâexĂ©cution immĂ©diate de la dĂ©cision, sous astreinte comminatoire, telle que prĂ©vue par la lĂ©gislation du travail. Lâordonnance est exĂ©cutoire de plein droit, nonobstant lâexercice de toutes voies de recours ». 36Il est Ă remarquer, que ces deux articles du Code de procĂ©dure civile et administrative, ne prĂ©voient lâexĂ©cution immĂ©diate que dans deux cas seulement. Le premier concerne lâinexĂ©cution dâun accord de conciliation Ă©manant du bureau de conciliation, oĂč le lĂ©gislateur du nouveau code, a repris la mĂȘme formulation de lâarticle 34 de la loi relative au rĂšglement des conflits individuels du travail, Ă lâexception de lâobligation faite au prĂ©sident de la section sociale, dâordonner dĂšs la premiĂšre audience lâexĂ©cution immĂ©diate du procĂšs-verbal de conciliation. Quant au deuxiĂšme cas, il porte sur lâinexĂ©cution dâun accord collectif de travail prĂ©vu par lâarticle 35 de la mĂȘme loi, sâagissant de lâexĂ©cution sous astreinte seulement. Cela veut dire que le juge de la section sociale se trouve, lĂ aussi, investi des prĂ©rogatives du juge du rĂ©fĂ©rĂ©. 37Par consĂ©quent, il est aisĂ© de constater que le nouveau Code de procĂ©dure civile et administrative adoptĂ© en 2008 a privilĂ©giĂ© les dispositions des articles 34 et 35 de la loi de 1990 relative au rĂšglement des conflits individuels du travail, en accordant au juge de la section sociale les prĂ©rogatives du rĂ©fĂ©rĂ©. Il a aussi abrogĂ© implicitement et partiellement les deux premiers cas prĂ©vu par lâarticle 22 de cette mĂȘme loi, Ă savoir, lâinexĂ©cution du procĂšs-verbal de conciliation relative au rĂšglement des conflits individuels du travail et de lâaccord collectif de travail. Lâabrogation implicite a pour fondement lâalinĂ©a 3 de lâarticle 2 du Code civil, du fait que le nouveau texte rĂšglemente diffĂ©remment une matiĂšre auparavant rĂ©gie par lâancien texte. 38Mais en dĂ©pit de son abrogation partielle et implicite, lâarticle 22 de la loi relative au rĂšglement des conflits individuels du travail, conserve la majoritĂ© de ses dispositions, en lâoccurrence, son troisiĂšme cas, dans sa totalitĂ©, relative au non payement des six derniers mois de salaire et des indemnitĂ©s professionnelles. Quant aux deux premiers cas, rĂšglementĂ©s de nouveau par le Code de procĂ©dure civile et administrative, ils continuent dâĂȘtre rĂ©gis par lâarticle 22 de cette mĂȘme loi pour tout ce qui est relatif Ă lâinterprĂ©tation des procĂšs-verbaux de conciliation et des conventions et accords collectifs de travail. 39Enfin, eu Ă©gard Ă la formulation maladroite de lâarticle 508 du Code de procĂ©dure civile et administrative, qui restreint ses dispositions au seul accord collectif de travail auquel sont parties des reprĂ©sentants de travailleurs et un ou plusieurs employeurs, il est permis de dire que les conventions collectives de travail, qui constituent selon lâarticle 114 de loi relative aux relations de travail, un accord Ă©crit sur lâensemble des conditions dâemploi et de travail pour une ou plusieurs catĂ©gories professionnelles, restent assujetties aux dispositions de lâarticle 22 de la loi relative aux rĂšglements des conflits individuels du travail, du fait de ne pas avoir Ă©tĂ© abrogĂ©es implicitement par lâarticle 508 du Code de procĂ©dure civile et administrative. II â Le principe de diligence dans les juridictions du rĂ©fĂ©rĂ© 40En cas de situation urgente ou pour des difficultĂ©s dâexĂ©cution ayant trait aux relations collectives ou individuelles du travail, les parties en conflit ont le droit de saisir le juge du rĂ©fĂ©rĂ© afin dâordonner les mesures adĂ©quates et nĂ©cessaires pour y remĂ©dier de maniĂšre diligente. Ces prĂ©rogatives du juge du rĂ©fĂ©rĂ© sont en droit social algĂ©rien allouĂ©es dâune part, au prĂ©sident du tribunal qui jouit de ces attributions de maniĂšre exclusive A. Dâautre part, et de maniĂšre exceptionnelle, au juge de la section sociale du tribunal compĂ©tent B. A - Les attributions du prĂ©sident du tribunal du rĂ©fĂ©rĂ© dans le contentieux social 18 M. Koriche, p. 78. 41Comme le fait remarquer un auteur algĂ©rien, il nâexiste pas un juge du rĂ©fĂ©rĂ© propre au contentieux social18. Et en cas dâurgence ou de difficultĂ© dâexĂ©cution les parties peuvent saisir le prĂ©sident de la section des rĂ©fĂ©rĂ©s qui a une compĂ©tence gĂ©nĂ©rale dans ce domaine. Pour cela, il faudra aux parties en conflit, les travailleurs et les employeurs, se conformer aux dispositions du Code de procĂ©dure civile et administrative dans son chapitre rĂ©servĂ© au rĂ©fĂ©rĂ© et aux ordonnances de rĂ©fĂ©rĂ©. Effectivement, lâaction en rĂ©fĂ©rĂ© est assujettie Ă deux sortes de condition, des conditions procĂ©durales 1 et des conditions de fond 2. 1 - Les conditions procĂ©durales de lâaction en rĂ©fĂ©rĂ© 42Selon lâarticle 299 du Code de procĂ©dure civile et administrative, dans tous les cas dâurgence, ou lorsquâil sâagit de dĂ©cider dâune mesure de sĂ©questre ou de toute mesure conservatoire, lâaffaire est portĂ©e par devant la section des rĂ©fĂ©rĂ©s au sein du tribunal du lieu de lâincident ou de la mesure sollicitĂ©e, au moyen dâune requĂȘte Ă©crite dâintroduction dâinstance remise par le demandeur ayant intĂ©rĂȘt et qualitĂ©, au greffe du tribunal qui se charge de lâenregistrer et de fixer la date de la premiĂšre audience, dans les plus brefs dĂ©lais, vu lâurgence. 19 Voir article 301 C. P. C. A. 20 Voir article 302 C. P. C. A. 43Aussi, les dĂ©lais de citation peuvent ĂȘtre rĂ©duits au maximum Ă vingt-quatre heures ; mais en cas dâextrĂȘme urgence la citation peut avoir lieu dâheure Ă heure, Ă condition quâelle soit signifiĂ©e en personne au dĂ©fendeur ou Ă son reprĂ©sentant lĂ©gal ou ce cas il est permis de prĂ©senter la requĂȘte directement, et en dehors des heures de travail et les jours fĂ©riĂ©s, au magistrat chargĂ© des rĂ©fĂ©rĂ©s au siĂšge de la juridiction, avant inscription sur le registre tenu au greffe20. 2 - Les conditions de fond de lâaction en rĂ©fĂ©rĂ© 21 Voir article 310 C. P. C. A. et s.. 22 Voir article 303 C. P. C. A. 44Lâaction en rĂ©fĂ©rĂ© constitue une procĂ©dure exceptionnelle instituĂ©e dans les cas dâurgences ou de mesure de sĂ©questre ou de toute mesure conservatoire. Elle requiĂšre une procĂ©dure contradictoire, contrairement aux ordonnances sur requĂȘte21. Par principe, et conformĂ©ment Ă lâarticle 303 de Code de procĂ©dure civile et administrative, lâordonnance de rĂ©fĂ©rĂ© ne prĂ©judicie pas au principal, elle est prĂ©vue, plutĂŽt, pour permettre au demandeur de parer au plus pressĂ© en faisant prendre, par une voie rapide, des mesures immĂ©diatement exĂ©cutoires, mais de caractĂšre provisoire, nonobstant les voies de recours22. B - Les attributions du prĂ©sident de la section sociale en matiĂšre de rĂ©fĂ©rĂ© 45La section sociale est une juridiction de fond, elle statue au principal afin de mettre fin au litige Ă caractĂšre social. A cet effet, dans le cas oĂč le litige ne constitue pas une contestation sĂ©rieuse au fond, son rĂšglement est soumis exclusivement Ă la section des rĂ©fĂ©rĂ©s qui siĂšge dans le mĂȘme tribunal compĂ©tent. Exceptionnellement, le prĂ©sident de la section sociale du tribunal du premier ressort ainsi que le prĂ©sident de la chambre sociale se trouvant au niveau de la Cour dâappel, se voient attribuer les prĂ©rogatives du juge des rĂ©fĂ©rĂ©s, mais seulement dans un domaine trĂšs restreint. 46Effectivement, et selon les articles 506 et 507 du Code de procĂ©dure civile et administrative, le prĂ©sident de la section sociale peut ordonner, par ordonnance susceptible dâappel, toutes mesures provisoires ou conservatoires, pour faire cesser tout acte de nature Ă entraver la libertĂ© de travail. Câest dans ce seul domaine, oĂč il est permis au juge de la section sociale de se prĂ©valoir des attributions du juge des rĂ©fĂ©rĂ©s. 47A la lumiĂšre des articles 34, 35 et 36 de la loi n° 90-02 du 06 fĂ©vrier 1990, relative Ă la prĂ©vention et au rĂšglement des conflits collectifs de travail et Ă lâexercice du droit de grĂšve, lâentrave Ă la libertĂ© du travail se rĂ©alise par des actes de nature Ă empĂȘcher, par menaces, manĆuvres frauduleuses, violence ou voies de fait, un travailleur, un employeur ou ses reprĂ©sentants, dâaccĂ©der Ă leur lieu habituel de travail, de reprendre ou de poursuivre lâexercice de leur activitĂ© professionnelle. Dans ces cas prĂ©cis, le demandeur peut saisir directement la section sociale du tribunal compĂ©tent, afin de lui permettre de parer au plus pressĂ©, en faisant prendre par ordonnance susceptible dâappel, des mesures provisoires ou conservatoires Ă caractĂšre exĂ©cutoire. 48Si jamais lâoccupation des locaux professionnels, par des travailleurs grĂ©vistes, avait pour but dâentraver la libertĂ© du travail telle que prĂ©vue par lâarticle 34 de la loi relative Ă la prĂ©vention et au rĂšglement des conflits collectifs de travail et Ă lâexercice du droit de grĂšve, le prĂ©sident de la section sociale, peut ordonner lâĂ©vacuation des locaux, conformĂ©ment Ă lâarticle 35 de la mĂȘme loi, sur demande de lâemployeur. 49En dĂ©pit de ces attributions exceptionnelles allouĂ©es au prĂ©sident de la section sociale, il aurait mieux fallu les Ă©largir, au point de permettre Ă cette juridiction du fond de statuer en la forme du rĂ©fĂ©rĂ©, dans tous les cas dâurgence ou pour dĂ©cider de toutes les mesures conservatoires ou de sĂ©questre en relation avec les conflits individuels ou collectifs du travail. Cela aboutirait forcĂ©ment Ă priver le juge du rĂ©fĂ©rĂ© le prĂ©sident du tribunal de ses prĂ©rogatives Ă chaque fois que le litige est Ă caractĂšre social. En revanche, le prĂ©sident de la section sociale, Ă©tant un magistrat professionnel et jouissant dâune expĂ©rience indĂ©niable dans le rĂšglement des conflits sociaux, aurait dans ce type de litige une compĂ©tence exclusive. 50En conclusion, il est avĂ©rĂ© que le rĂšglement particulier des procĂ©dures propres au procĂšs social, Ă©dictĂ© par la lĂ©gislation procĂ©durale algĂ©rienne, tel que dĂ©montrĂ©e plus haut, demeure en totale concordance avec lâordre public social qui a pour but la dĂ©fense des intĂ©rĂȘts des travailleurs, partie la plus vulnĂ©rable dans la relation de travail. En effet, il rĂ©sulte de tout conflit social, individuel ou collectif, que le travailleur se retrouve, en gĂ©nĂ©ral, en situation dâextrĂȘme prĂ©caritĂ©, particuliĂšrement quand il y a perte dâemploi. Il Ă©tait, par consĂ©quent, impĂ©ratif pour le lĂ©gislateur algĂ©rien, de prĂ©voir une procĂ©dure judiciaire particuliĂšre, qui protĂšge, par sa diligence, les intĂ©rĂȘts des travailleurs. 51NĂ©anmoins, cette rĂšglementation particuliĂšre nâest pas exempte de tout dĂ©faut, du fait quâelle est limitĂ©e et restreinte, car ne concernant quâune infime partie des procĂ©dures qui rĂ©gissent le procĂšs social. Ce dernier reste effectivement, gouvernĂ©, dans sa grande majoritĂ©, parle droit commun de la procĂ©dure civile, qui est inadaptĂ© Ă ce cas de figure. A cet effet, il serait prĂ©fĂ©rable pour lĂ©gislateur algĂ©rien quâil aille vers une gĂ©nĂ©ralisation totale de ses procĂ©dures particuliĂšres, qui se fondent essentiellement sur le principe de diligence, en les Ă©largissant Ă tout le processus du dĂ©roulement de lâaction sociale, depuis la saisine de la juridiction compĂ©tente jusquâĂ lâexĂ©cution de la dĂ©cision de justice. 52Par ailleurs, il est aussi regrettable de voir un rĂ©el dĂ©calage entre ce qui est prĂ©vu dans les textes de loi en matiĂšre de procĂ©dures diligentes, et son application par les personnes concernĂ©es. En effet, et en dĂ©pit de toutes les dispositions normatives cherchant Ă affirmer le principe de diligence dans la procĂ©dure du procĂšs social, les sections sociales des tribunaux se contentent gĂ©nĂ©ralement dâappliquer les procĂ©dures judiciaires civiles communes Ă tout procĂšs, quelle que soit sa nature, malgrĂ© leur lenteur, privant ainsi le justiciable le travailleur en particulier, des avantages et exceptions que lui confĂšre la loi en matiĂšre sociale.
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par Serge BraudoConseiller honoraire Ă la Cour d'appel de Versailles NOTIFICATION DEFINITIONDictionnaire juridique La "notification" est la formalitĂ© par laquelle on tient officiellement une personne, informĂ©e du contenu d'un acte Ă laquelle elle n'a pas Ă©tĂ© partie Voir "Cession de crĂ©ance" notamment la cession de bail, ou par laquelle on lui donne un prĂ©avis, ou par laquelle on la cite Ă comparaĂźtre devant un tribunal, ou enfin, par laquelle on lui donne connaissance du contenu d'une dĂ©cision de justice. La notification d'une dĂ©cision de justice fait courir les dĂ©lais de recours. La "signification" est une forme de notification. elle est faite par un huissier de justice par le moyen d'un acte authentique appelĂ© exploit", mot assez peu usitĂ© de nos jours. Pour ce qui concerne les notifications faites Ă l'Ă©tranger, consulter les notes de M. StĂ©phane Brassy et de M. Chatin, rĂ©fĂ©rencĂ©es dans la Bibliographie ci-aprĂšs. Le Code de procĂ©dure civile indique dans quels cas, l'utilisation de la signification est obligatoire. Les jugements des tribunaux. les arrĂȘts des Cours d'appel, ou de la Cour de cassation, les sentences arbitrales sont signifiĂ©s mĂȘme aux parties qui ont comparu. En ce qui concerne les jugements des Tribunaux et les arrĂȘts des Cours d'appel ils doivent. Ă peine de nullitĂ©, ĂȘtre signifiĂ©s Ă la personne de chacune des parties et ce mĂȘme si elles rĂ©sident ensemble. Cependant, il rĂ©sulte de l'article 651, alinĂ©a 3, du code de procĂ©dure civile qu'est autorisĂ©e la notification d'un jugement par voie de signification Ă l'initiative d'une partie, alors mĂȘme que la loi la prĂ©voit en la forme ordinaire Ă la diligence du greffe chambre commerciale 10 mars 2015, pourvoi n°13-22777, BICC n°824 du 15 juin 2015 et Legifrance. L'irrĂ©gularitĂ© de la signification d'un jugement Ă une partie peut rĂ©sulter notamment de l'absence de notification prĂ©alable Ă l'avocat. Il s'agit d'un vice de forme qui n'entraine la nullitĂ© de l'appel que si la partie intimĂ©e justifie d'un grief consĂ©cutif. Et; dans le cas oĂč l'appelant pensant que son premier appel est inopĂ©rant forme un second appel, la premiĂšre signification du jugement n'Ă©tant pas nulle, par voie de consĂ©quence, le premier appel est recevable mais le second appel est tardif 2e Chambre civile 22 septembre 2016, pourvoi n°15-22386, BICC n°857 du 1er mars 2017 et Legiftance. Selon l'article 668 du code de procĂ©dure civile, la date de la notification par voie postale est, Ă l'Ă©gard de celui qui y procĂšde, celle de l'expĂ©dition et, Ă l'Ă©gard de celui Ă qui elle est faite, la date de la rĂ©ception de la lettre. Il rĂ©sulte en second lieu de l'article 27 du dĂ©cret n° 2001-963 du 23 octobre 2001 qu'aucune forme n'est imposĂ©e pour le dĂ©pĂŽt au greffe de la cour d'appel de l'exposĂ© des motifs, qui doit ĂȘtre dĂ©posĂ© dans le dĂ©lai d'un mois qui suit le dĂ©pĂŽt de la dĂ©claration lorsqu'elle ne le contient pas, Ă peine d'irrecevabilitĂ© de la demande. Il s'ensuit que le dĂ©pĂŽt de l'exposĂ© des motifs peut ĂȘtre effectuĂ© par l'envoi d'une lettre recommandĂ©e avec demande d'avis de rĂ©ception et que, dans ce cas, la date d'expĂ©dition de la lettre doit ĂȘtre prise en compte pour dĂ©terminer si le dĂ©lai d'un mois pour dĂ©poser cet exposĂ© a Ă©tĂ© respectĂ©. 2Ăšme Chambre civile 21 mai 2015, pourvoi n°14-18587, BICC n°831 du 15 novembre 2015 et Legifrance. Les envois, remises et notifications des actes de procĂ©dure peuvent ĂȘtre effectuĂ©s par voie Ă©lectronique lorsque les procĂ©dĂ©s techniques utilisĂ©s garantissent, dans des conditions fixĂ©es par arrĂȘtĂ© du garde des sceaux, ministre de la justice, la fiabilitĂ© de l'identification des parties Ă la communication Ă©lectronique, l'intĂ©gritĂ© des documents adressĂ©s, la sĂ©curitĂ© et la confidentialitĂ© des Ă©changes, la conservation des transmissions opĂ©rĂ©es et permettent d'Ă©tablir de maniĂšre certaine la date d'envoi et celle de la rĂ©ception par le destinataire. Tel n'est pas le cas d'une requĂȘte en rĂ©cusation, introduisant une procĂ©dure autonome relevant du premier PrĂ©sident de la Cour d'appel adressĂ©e Ă ce dernier par le rĂ©seau privĂ© virtuel des avocats, dĂšs lors que, pour une telle procĂ©dure, les modalitĂ©s techniques permettant le recours Ă la transmission Ă©lectronique n'ont pas Ă©tĂ© Ă©tĂ© dĂ©finies par un arrĂȘtĂ© du Garde des sceaux. Chambre civile 6 juillet 2017, pourvoi n°17-01695, BICC n°874 du 15 janvier 2018 et Legifrance. Relativement Ă la prise en compte de l'arrĂȘtĂ© du 7 avril 2009 du Gardedes Sceaux, il a Ă©tĂ© Ă©tĂ© jugĂ© que la communication par voie Ă©lectronique entre avocats ou entre un avocat et la juridiction dans les procĂ©dures devant le tribunal est spĂ©cialement rĂ©gie par cet arrĂȘtĂ© qui n'exclut pas de son champ d'application les procĂ©dures de saisie immobiliĂšre. 2e Chambre civile 1er mars 2018, pourvoi n°16-25462, BICC n°885 du 1er juillet 2018 et Legifrance. C'est, Ă bon droit que la cour d'appel, aprĂšs avoir constatĂ© que l'huissier de justice avait mentionnĂ© la confirmation de l'adresse par la personne prĂ©sente au domicile et l'absence du destinataire Ă son domicile, a retenu qu'il en rĂ©sultait des circonstances caractĂ©risant l'impossibilitĂ© d'une remise Ă personne, et que l'huissier de justice pouvait recourir Ă la signification Ă domicile, quand bien mĂȘme l'absence du destinataire serait momentanĂ©e, sans qu'il soit nĂ©cessaire pour lui de se prĂ©senter Ă nouveau ou de procĂ©der Ă une signification sur le lieu de travail. 2e Chambre civile 2 dĂ©cembre 2021, Pourvoi n° 19-24170 Lorsque le jugement profite solidairement ou indivisiblement Ă plusieurs parties, chacune peut se prĂ©valoir de la notification faite Ă l'initiative de l'une d'elles. Dans le cas contraire la notification ne fait courir les dĂ©lais de recours qu'Ă l'Ă©gard de celles des parties qui l'ont reçues et non Ă l'Ă©gard des autres 2e Chambre civile 2 dĂ©cembre 2010, pourvoi n°09-70431, BICC n°739 du 1er avril 23011 et Legifrance. Les jugements doivent ĂȘtre notifiĂ©s aux parties elles-mĂȘmes et alors mĂȘme que la dĂ©cision qui leur est signifiĂ©e les condamnerait solidairement. 2e Chambre Civile 15 janvier 2009. Voir le commentaire de M. Perrot rĂ©fĂ©rencĂ© ci-aprĂšs dans la Bibliographie. Pour faire courir les delais de recours, l'acte de l'huissier doit prĂ©ciser le lieu de la juridiction compĂ©tente pour en connaĂźtre. Selon un arrĂȘt de la 2°chambre civile de la Cour de cassation, cette indication "constitue une modalitĂ© du recours le lieu oĂč celui ci doit ĂȘtre exercĂ©" 2°chambre civile, 10 septembre 2009, pourvoi 07-13015, BICC n°716 du 15 fĂ©vrier 2010 et Legifrance. Le rĂ©gime des notifications a Ă©tĂ© profondĂ©ment modifiĂ© par le DĂ©cret n°2015-282 du 11 mars 2015 relatif Ă la simplification de la procĂ©dure civile, Ă la communication Ă©lectronique et Ă la rĂ©solution amiable des diffĂ©rends qui a gĂ©nĂ©ralisĂ© l'envoi de lettres recommandĂ©es avec demande d'accusĂ© de rĂ©ception. Aux termes de son article 1er, le rĂšglement n° 1393/ 2007 du Parlement europĂ©en et du Conseil, du 13 novembre 2007, relatif Ă la signification et Ă la notification dans les Etats membres des actes judiciaires et extrajudiciaires en matiĂšre civile et commerciale, est applicable lorsqu'un acte doit ĂȘtre transmis d'un Etat membre Ă l'autre La dĂ©livrance d'une assignation destinĂ©e Ă une personne morale est rĂ©guliĂšre dĂšs lors qu'elle est faite Ă la personne de son reprĂ©sentant lĂ©gal. L'assignation dĂ©livrĂ©e en France au reprĂ©sentant lĂ©gal d'une sociĂ©tĂ© dont le siĂšge est situĂ© Ă l'Ă©tranger est rĂ©guliĂšre Chambre commerciale 20 novembre 2012, pourvoi n°11-17653, BICC n°778 du 15 mars 2013 et Legifrance. Selon les articles 7 et 19 du rĂšglement CE n° 1393/2007 du Parlement europĂ©en et du Conseil du 13 novembre 2007 relatif Ă la signification et Ă la notification dans les Etats membres des actes judiciaires et extrajudiciaires en matiĂšre civile ou commerciale, les articles 479 et 688 du code de procĂ©dure civile, en cas de transmission d'un acte depuis un Etat membre en vue de sa notification Ă une personne rĂ©sidant dans un autre Etat membre de l'Union europĂ©enne, l'entitĂ© requise de cet Etat procĂšde ou fait procĂ©der Ă cette notification. Il rĂ©sulte de la combinaison de ces textes que lorsque la transmission porte sur un acte introductif d'instance ou un acte Ă©quivalent et que le dĂ©fendeur ne comparaĂźt pas, le juge judiciaire français ne peut statuer qu'aprĂšs s'ĂȘtre assurĂ© soit que l'acte a Ă©tĂ© notifiĂ© selon un mode prescrit par la loi de l'Etat membre requis, soit que l'acte a Ă©tĂ© transmis selon un des modes prĂ©vus par le rĂšglement. qu'un dĂ©lai d'au moins six mois s'est Ă©coulĂ© depuis la date d'envoi de l'acte et qu'aucune attestation n'a pu ĂȘtre obtenue nonobstant toutes les dĂ©marches effectuĂ©es auprĂšs des autoritĂ©s ou entitĂ©s compĂ©tentes de l'Etat membre. Le jugement doit constater expressĂ©ment les diligences faites en vue de donner connaissance de l'acte au dĂ©fendeur 2e Chambre civile 11 avril 2019, pourvoi n°17-31497, BICC n°909 du 15 ctobre 2019 et Legifrance.. Selon l'article 684, alinĂ©a 2, du code de procĂ©dure civile, l'acte destinĂ© Ă ĂȘtre notifiĂ© Ă un Etat Ă©tranger, Ă un agent diplomatique Ă©tranger en France ou Ă tout autre bĂ©nĂ©ficiaire de l'immunitĂ© de juridiction est remis au parquet et transmis par l'intermĂ©diaire du ministre de la justice aux fins de signification par voie diplomatique, Ă moins qu'en vertu d'un rĂšglement europĂ©en ou d'un traitĂ© international, la transmission puisse ĂȘtre faite par une autre voie. Les Etats-Unis d'AmĂ©rique sont partie Ă la Convention du 15 novembre 1965 relative Ă la signification et la notification Ă l'Ă©tranger des actes judiciaires et extrajudiciaires en matiĂšre civile ou commerciale. La notification d'un acte judiciaire Ă un Etat partie Ă la Convention du 15 novembre 1965 relative Ă la signification et la notification Ă l'Ă©tranger des actes judiciaires et extrajudiciaires en matiĂšre civile ou commerciale est rĂ©gie par cette Convention. Celle-ci n'exige pas que l'acte notifiĂ© soit traduit dans la langue de l'Etat requis. 2e Chambre civile 21 fĂ©vrier 2019, pourvoi n°16-25266, BICC n°905 du 1er juillet 2019 et Legifrance. Devant les Cours d'appel, sans prĂ©judice des dispositions spĂ©ciales imposant l'usage de ce mode de communication, les envois, remises et notifications des actes de procĂ©dure, des piĂšces, avis, avertissements ou convocations, des rapports, des procĂšs-verbaux ainsi que des copies et expĂ©ditions revĂȘtues de la formule exĂ©cutoire des dĂ©cisions juridictionnelles peuvent ĂȘtre effectuĂ©s par voie Ă©lectronique. Lorsque la Loi ne prĂ©voit pas que les envois doivent obligatoirement ĂȘtre rĂ©alisĂ©s par ce procĂ©dĂ©, le destinataire des envois, remises et notifications doit y consentir expressĂ©ment. En revanche, Ă peine d'irrecevabilitĂ© relevĂ©e d'office, les actes de procĂ©dure sont remis Ă la juridiction par voie Ă©lectronique et si, un acte ne peut ĂȘtre transmis par cette mĂ©thode en raison d'une cause Ă©trangĂšre Ă l'acte qui est accomplit, il est Ă©tabli sur support papier et remis au Greffe. Sauf impossibilitĂ© pour cause Ă©trangĂšre Ă l'expĂ©diteur, les piĂšces de procĂ©dure sont remis aux reprĂ©sentants des parties par voie Ă©lectronique. L'arrĂȘtĂ© du 30 mars 2011 relatif Ă la communication par voie Ă©lectronique dans les procĂ©dures avec reprĂ©sentation obligatoire devant les cours d'appel a autorisĂ© la communication par voie Ă©lectronique, entre auxiliaires de justice reprĂ©sentant une partie ou entre un tel auxiliaire et la juridiction, les envois et remises des dĂ©clarations d'appel et des actes de constitution faits en application des articles 901 et 903 du code de procĂ©dure civile, ainsi que des piĂšces qui leur sont associĂ©es. Ainsi, plus recemment, la Cour de cassation a estimĂ© que l'adhĂ©sion d'un avocat au RĂ©seau PrivĂ© Virtuel Avocat - RPVA emportait nĂ©cessairement consentement de sa part Ă recevoir la notification d'actes de procĂ©dure par la voie Ă©lectronique. Avis no 13-70005 du 9 septembre 2013. - BICC n°791 du 15 novembre 2013 et Legifrance. En application des articles 673, 678, 748-1 et 748-3 du code de procĂ©dure civile et de l'arrĂȘtĂ© du 7 avril 2009, portant communication Ă©lectronique devant les tribunaux, les notifications des expĂ©ditions des jugements de ces tribunaux peuvent ĂȘtre effectuĂ©es par voie Ă©lectronique, via la rĂ©seau privĂ© virtuel avocats-RPVA, et, qu'en ce cas, la dĂ©livrance d'un avis Ă©lectronique de rĂ©ception adressĂ© par le destinataire, indiquant la date et l'heure de celle-ci, tient lieu de visa, cachet et signature apposĂ©s sur l'acte ou sa copie, lorsque ces formalitĂ©s Ă©taient prĂ©vues, la cour d'appel en a exactement dĂ©duit qu'Ă dĂ©faut d'autres exigences lĂ©gales ou rĂ©glementaires la notification d'un jugement entre avocats peut ĂȘtre effectuĂ©e dans ces conditions par la simple transmission Ă©lectronique entre l'avocat dĂ©sireux de notifier cette dĂ©cision et l'avocat de la partie Ă qui il entend ultĂ©rieurement la signifier, tous deux adhĂ©rents au RPVA. Lorsque la transmission Ă©lectronique du jugement de premiĂšre instance entre avocats via le RPVA mentionnait son objet, soit la notification de dĂ©cision Ă avocat, et l'identitĂ© des parties et que l'avocat destinataire avait accusĂ© rĂ©ception de cet envoi via le RPVA, c'est Ă bon droit que la cour d'appel a rejetĂ© la demande d'annulation fondĂ©e sur les dispositions de l'article 678 du code de procĂ©dure civile 2e Chambre civile 7 septembre 2017, pourvoi n°16-21756 16-21762, BICC n°875 du 1er fĂ©vrier 2018 et Legifrance. . Consulter la note de M. Romain Laffly, Ă©d. G., II, 1154. Ce qui est vrai pour les actes judiciaires l'est aussi pour les transmissions extra-judiciaires dĂšs que la Loi prĂ©voit une forme de notification en raison de ce qu'elle prĂ©sente des garanties pour la dĂ©termination de la date de rĂ©ception ou de remise, elle doit ĂȘtre utilisĂ©e Ă peine de nullitĂ© de toute notification exĂ©cutĂ©e sous une autre forme. Mais il existe une sorte de hiĂ©rarchie dans la sĂ©curitĂ© recherchĂ©e, ainsi. sauf si la Loi en dispose autrement, la notification par lettre recommandĂ©e avec demande d'avis de rĂ©ception peut ĂȘtre remplacĂ©e par une signification par Huissier de Justice 3e Civ. - 18 novembre 2009., BICC n°721 du 1er mai 2010 et Legifrance. Voir aussi, 3e Civ., 27 fĂ©vrier 2008, pourvois n°07-11303 et 07-11936, Bull. 2008, III, n°37. Par souci de simplification la loi autorise dans certains cas le Greffe Ă citer les parties Ă comparaĂźtre par lettre recommandĂ©e avec demande d'avis de rĂ©ception. C'est le cas par exemple, des citations devant le Conseil de Prud'Hommes, le Tribunal des affaires de SĂ©curitĂ© sociale ou devant la Commission d'indemnisation des victimes. Il reste que, mĂȘme dans ces cas, lorsque le destinataire n'est pas trouvĂ© par les services de La Poste. il convient alors de procĂ©der par acte d' huissier. La date de rĂ©ception d'une notification par lettre recommandĂ©e avec demande d'avis de rĂ©ception est celle qui est apposĂ©e par l'administration des postes lors de la remise de la lettre Ă son destinataire 3Ăšme Chambre civile 13 juillet 2011, pourvoi n°10-20478, BICC n°752 du 1er dĂ©cembre 2011 et Legifrance. La Cour d'appel de Rouen a jugĂ© CA Rouen, 2Ăšme Ch. 28 oct. 2004 Juris-Data n°2004-256956 en se rĂ©fĂ©rant Ă . l'article 10, a de la Convention de La Haye du 15 novembre 1965 qu'Ă©tait valable et faisant donc courir les dĂ©lais de recours, la notification des actes judiciaires par la voie postale lorsqu'elle Ă©tait faite aux personnes se trouvant Ă l'Ă©tranger, si l'Etat de destination ne s'y opposait pas. En l'espĂšce, l'Ătat des Seychelles n'avait pas dĂ©clarĂ© s'opposer Ă cette forme de transmission, et qu'en l'espĂšce, la sociĂ©tĂ© intimĂ©e ayant justifiĂ© avoir usĂ© de cette facultĂ© et l'appelant ayant accusĂ© rĂ©ception de la notification du jugement, Ă©tait irrecevable comme tardif appel de ce dernier fait hors dĂ©lai. Si un deuxiĂšme acte d'huissier s'avĂšre nĂ©cessaire parce que le premier acte Ă©tait irrĂ©gulier, la deuxiĂšme signification ne peut faire courir le dĂ©lai de recours si elle ne prĂ©cise pas qu'elle se substitue Ă la premiĂšre. 2e Civ. - 22 mai 2008 BICC n°689 du 15 octobre 2008. Mais la Cour de cassation juge que dĂšs lors que la capacitĂ© d'ester en justice est attachĂ©e Ă la personne, quelle que soit sa dĂ©signation, une assignation diligentĂ©e par une sociĂ©tĂ© sous nom commercial, ne constitue qu'une irrĂ©gularitĂ© de pure forme 2e Civ., 11 dĂ©cembre 2008, n°de pourvoi 07-18511, BICC n°700 du 15 avril 2009. Voir aussi, 2e Civ., 24 mai 2007, n°06-11006, Bull. 2007, II, n°132 ; 2e Civ., 17 avril 2008, n°07-15266, Bull. 2008, II, n°96. Au plan des rĂšgles communautaires, un rĂšglement CE n°1393/2007 PE et Cons. UE, rĂšgl. CE n°1393/2007, 13 nov. 2007 JOUE n°L 324, 10 dĂ©cembre 2007, p. 79 a modifiĂ© celui qui porte le n°1348/2000 fixant des rĂšgles relatives Ă la signification ou notification des actes en matiĂšre civile ou commerciale au sein des Ătats membres de l'Union europĂ©enne. Les rĂšgles du Droit international sont celles la Convention de La Haye du 15 novembre 1965 relative Ă la signification et la notification Ă l'Ă©tranger des actes judiciaires et extrajudiciaires en matiĂšre civile ou commerciale. Selon les articles 5 et 10 de la Convention de La Haye du 15 novembre 1965 relative Ă la signification et la notification Ă l'Ă©tranger des actes judiciaires et extrajudiciaires en matiĂšre civile ou commerciale, l'autoritĂ© centrale de l'Etat requis procĂšde ou fait procĂ©der Ă la signification ou Ă la notification de l'acte, soit selon les formes prescrites par la lĂ©gislation de l'Etat requis pour la signification des actes dressĂ©s dans ce pays et qui sont destinĂ©s aux personnes se trouvant sur son territoire, soit selon la forme particuliĂšre demandĂ©e par le requĂ©rant, pourvu que celle ci ne soit pas incompatible avec la loi de l'Etat requis. Les autoritĂ©s norvĂ©giennes ont dĂ©clarĂ© s'opposer Ă l'utilisation sur le territoire norvĂ©gien de notification de la convocation faite par voie postale d'un requĂ©rant qui avait saisi un Tribunal des affaires de sĂ©curitĂ© sociale pour obtenir une pension d'invaliditĂ©. MalgrĂ© cette opposition, le Tribunal a estimĂ© que la citation Ă©tait rĂ©guliĂšre et, que le demandeur n'ayant pas comparu ou ne s'Ă©tant pas fait reprĂ©senter Ă l'audience, il convenait de rejeter la demande. La Cour d'appel devant laquelle le jugement de rejet avait Ă©tĂ© portĂ© avait confirmĂ© ce jugement elle avait estimĂ© que la procĂ©dure Ă©tant orale devant le Tribunal des affaires de sĂ©curitĂ© sociale, le requĂ©rant Ă©tait tenu de comparaĂźtre en personne sauf Ă se faire reprĂ©senter comme rappelĂ© dans sa convocation. La Cour de cassation avait annulĂ© cette dĂ©cision au motif que la NorvĂšge, Etat de destination de l'acte, ayant dĂ©clarĂ© s'opposer Ă la facultĂ© d'adresser directement, des actes judiciaires par la voie de la poste, le TASS devait se garder de considĂ©rer que le demandeur avait Ă©tĂ© rĂ©guliĂšrement citĂ©. En jugeant ainsi, la Cour d'appel avait violĂ© la Convention de la Haye 1Ăšre Chambre civile 4 novembre 2010, pourvoi n°09-15913, BICC n°737 du 1er mars 2011 et Legifrance. Voir aussi Commandement Assignation ExĂ©cution Exploit Cession Voies de recoursRĂ©seau privĂ© virtuel avocat RPVA. Textes Code de procĂ©dure civile, articles 641 Ă 694. DĂ©cret n°72-1019 du 9 novembre 1972 approuvant la convention du 15 novembre 1965 sur les notifications Ă l'Ă©trangers des actes judiciaires et extrajudiciaires. Convention de La Haye du 15 novembre 1965, article 10, a. DĂ©cret n°2005-222 du 10 mars 2005 relatif Ă l'expĂ©rimentation de l'introduction et de la communication des requĂȘtes et mĂ©moires et de la notification des dĂ©cisions par voie Ă©lectronique. DĂ©cret n°2009-1524 du 9 dĂ©cembre 2009 relatif Ă la procĂ©dure d'appel avec reprĂ©sentation obligatoire en matiĂšre civile. DĂ©cret n°2009-1649 du 23 dĂ©cembre 2009 prorogeant l'application du dĂ©cret n°2005-222 du 10 mars 2005 relatif Ă l'expĂ©rimentation de l'introduction et de la communication des requĂȘtes et mĂ©moires et de la notification des dĂ©cisions par voie Ă©lectronique. DĂ©cret n°2010-433 du 29 avril 2010 portant diverses dispositions en matiĂšre de procĂ©dure civile et de procĂ©dures d'exĂ©cution supplĂ©ance entre huissiers. DĂ©cret no 2010-434 du 29 avril 2010 relatif Ă la communication par voie Ă©lectronique en matiĂšre de procĂ©dure civile DĂ©cret n°2011-144 du 2 fĂ©vrier 2011 relatif Ă l'envoi d'une lettre recommandĂ©e par courrier Ă©lectronique pour la conclusion ou l'exĂ©cution d'un contrat. ArrĂȘtĂ© du 30 mars 2011 relatif Ă la communication par voie Ă©lectronique dans les procĂ©dures avec reprĂ©sentation obligatoire devant les cours d'appel. DĂ©cret n°2012-366 du 15 mars 2012 relatif Ă la signification des actes d'huissier de justice par voie Ă©lectronique et aux notifications internationales. DĂ©cret n°2015-282 du 11 mars 2015 relatif Ă la simplification de la procĂ©dure civile Ă la communication Ă©lectronique et Ă la rĂ©solution amiable des diffĂ©rends. Bibliographie Brissy S., Notification Ă l'Ă©tranger quelles modalitĂ©s ?. La Semaine juridique, Ă©dition social, n°40, 5 octobre 2010, Jurisprudence, n°1406, p. 43-44, note Ă propos de 2e Civ. - 8 juillet 2010. Chardon M., La mission de l'huissier dans la signification des actes de procĂ©dure civile, Ă©ditĂ© par l'auteur, 1991. Chatin, Le rĂ©gime des notifications Ă l'Ă©tranger, Rev. crit. dr. inter. priv., 1977, 610. Cholet D. 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article 43 du code de procédure civile